Ministre viré, journaliste insulté...Comment Donald Trump franchit toutes les lignes rouges

Le président américain Donald Trump.

Le président américain Donald Trump. . DR

"Ligne rouge", "crise constitutionnelle": le président Donald Trump était accusé jeudi d'avoir bafoué deux principes fondamentaux de la démocratie américaine, l'indépendance du judiciaire et la liberté de la presse.

Le 09/11/2018 à 08h10

La veille, il a limogé son ministre de la Justice, Jeff Sessions, faisant craindre une reprise en main de la très sensible enquête russe. Le soir, la Maison Blanche a retiré son accréditation à un journaliste de CNN. Des décisions controversées qui ont poussé dans la rue des centaines de personnes jeudi soir, devant la Maison Blanche à Washington et à New York.

Brandissant des pancartes "Vous ne pouvez pas limoger la vérité" ou "Trump est un danger pour nous tous", les manifestants ont notamment demandé au Congrès d'intervenir pour "protéger l'enquête (russe)". Les Etats-Unis sont "au bord de la crise constitutionnelle", a dénoncé plus tôt dans la journée l'opposition démocrate, qui a repris le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat mardi, et semble prête à la contre-offensive.

Fort de cette nouvelle majorité, les démocrates ont en effet brandi la menace d'une enquête parlementaire dès qu'ils prendront leur fonction, en janvier. Dans cette perspective, leurs leaders ont écrit au FBI, à la CIA, au Trésor, entre autres, pour leur demander de conserver tous les documents liés à ce limogeage et à la délicate enquête russe.

Il n'y a ni "crise constitutionnelle", ni "crise politique", a rétorqué la conseillère du président Kellyanne Conway. La Maison Blanche n'a, selon elle, "jamais entravé" l'enquête sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016, dont un volet porte sur des soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe du candidat Trump.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions s'était récusé en 2017 dans cette enquête -en raison de contacts noués avec l'ambassadeur russe-, ce qui lui avait valu de tomber en disgrâce auprès du président. Mercredi, il a présenté sa démission "à la demande" de Donald Trump, qui lui reprochait depuis des mois d'être un ministre "très faible", incapable de le protéger.

Le président, dont plusieurs anciens collaborateurs ont été inculpés dans l'enquête russe, dénonce une "chasse aux sorcières" et a régulièrement souhaité la fin des investigations du procureur spécial Robert Mueller.

Le 09/11/2018 à 08h10