Tony Blair reconnaît sa responsabilité dans la montée de Daech

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Dans un documentaire sur la guerre d’Irak qui a fait tomber Saddam Hussein, diffusé ce dimanche sur CNN, l’ancien dirigeant britannique, qui avait engagé son pays dans l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, reconnaît d'importantes erreurs.

Le 26/10/2015 à 20h52

Dans une interview à CNN, l'ancien dirigeant britannique présente ses excuses pour les justifications fallacieuses au déclenchement de la guerre en Irak et le lien avec le jihadisme.

Selon plusieurs journaux anglais, Blair s'excuse «pour les faux renseignements» qui ont poussé les Etats-Unis et lui-même à entrer en guerre. «Je m’excuse aussi pour certaines erreurs de planification et, bien sûr, pour notre erreur d’appréciation de ce qui se passerait une fois que l’on aurait fait tomber le régime. Mais je trouve qu’il est difficile de s’excuser pour avoir renversé Saddam Hussein.»

L'ex-occupant du 10, Downing Street, interrogé par le journaliste Fareed Zakaria, qui a longtemps soutenu l'invasion avant de revenir sur ses positions, ne nie pas que l’invasion de l’Irak serait responsable de la montée en puissance de Daech. «Bien entendu, on ne peut pas dire que ceux d’entre nous qui ont fait tomber Saddam en 2003 n’ont aucune responsabilité dans la situation de 2015», concède-t-il.

Le déclenchement de l'intervention avait alors été justifié par de faux rapports du renseignement sur la possession d'armes de destructions massives par le régime de Bagdad. «Je présente mes excuses pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses. Je m'excuse aussi pour certaines des erreurs dans la planification et, évidemment, pour notre erreur à comprendre ce qui se passerait après le renversement du régime», avoue-t-il. Tout en ajoutant qu'il trouvait «difficile de s'excuser d'avoir mis fin au pouvoir de Saddam».

La chute de Saddam avait entraîné une vague de terrorisme sous la houlette d'Al-Qaida, qui a conduit ensuite à la proclamation du califat sur une partie du territoire de l'Irak et de la Syrie en 2014.

Par Driss Douad (avec AFP)
Le 26/10/2015 à 20h52