Un laboratoire d'explosifs découvert près de Paris: la piste irako-syrienne évoquée

Gérard Collomb, le ministre français de l'Intérieur. 

Gérard Collomb, le ministre français de l'Intérieur.  . AFP

Le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb a évoqué jeudi 7 septembre "des liens avec des zones étrangères (...) le théâtre irako-syrien" après la découverte mercredi d'un laboratoire clandestin d'explosifs en banlieue parisienne et l'arrestation de trois hommes.

Le 07/09/2017 à 08h26

Dans un appartement de Villejuif (Val-de-Marne) près de Paris, les enquêteurs ont retrouvé 100 grammes de TATP prêt à l'emploi, un explosif artisanal instable souvent utilisé par l'organisation Etat islamique (EI), ainsi que du matériel destiné à "conditionner un colis piégé" et des produits chimiques.

Deux hommes âgés de 36 et 47 ans ont été arrêtés mercredi au Kremlin-Bicêtre, une commune voisine de Villejuif, et placés en garde à vue. Un troisième individu a été placé en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi dans le cadre de l'enquête ouverte par le Parquet antiterroriste de Paris.

Pour rappel, mercredi matin, la police avait été appelée par un artisan, qui travaillait dans un immeuble de Villejuif "pour signaler des produits suspects dans un appartement" de cette banlieue au sud de Paris, a précisé la préfecture de police de Paris.

Dans l'appartement, les policiers ont découvert du TATP prêt à l'emploi et des ingrédients entrant dans sa composition. Des feuillets en langue arabe sont également retrouvés.

Deux hommes âgés de 36 et 47 ans, inconnus des services de police, ont ensuite été interpellés au Kremlin-Bicêtre, une commune voisine de Villejuif, et placés en garde à vue. Parmi eux figure le propriétaire de l'appartement.

La section antiterroriste du Parquet de Paris a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

La cellule jihadiste responsable des attentats du 17 et 18 août en Catalogne qui ont fait 16 morts et plus de 120 blessés, préparait du TATP.

Dans les décombres d'une maison qui a explosé dans la nuit du 16 au 17 août à Alcanar, à 200 km au sud de Barcelone, les enquêteurs ont mis la main sur 120 bonbonnes de butane, "500 litres d'acétone, de l'eau oxygénée, du bicarbonate, une grande quantité de clous qui devaient être utilisés comme mitraille et des détonateurs pour déclencher l'explosion".

Des investigations sont d'ailleurs toujours en cours pour savoir pourquoi la voiture utilisée par les auteurs de l'attaque de Cambrils en Espagne, se trouvait en région parisienne les 11 et 12 août, moins d'une semaine avant les attentats en Catalogne.

Toutefois, "à ce stade, il n'y a pas d'élément reliant la découverte de ce matériel avec la cellule catalane", avait expliqué une source proche du dossier, hier en fin de .journée.

Le TATP, baptisé par l'EI la "mère de Satan", est très instable, mais possède un redoutable pouvoir détonant et peut s'élaborer à partir d'ingrédients disponibles dans le commerce.

Toutefois, en France, depuis un décret officiel du 31 août, toute personne désirant acheter des produits qui peuvent entrer dans la composition d'explosifs doit désormais donner son identité et préciser l'utilisation qu'elle compte en faire.

Cette découverte intervient alors que le gouvernement a renouvelé jusqu'au 1er novembre l'état d'urgence, sur fond de menace terroriste très élevée en France, frappée depuis 2015 par une série d'attentats qui ont fait 239 morts.

Le 07/09/2017 à 08h26