Vidéo. Bordeaux: le gérant d'une épicerie musulmane condamné pour discrimination

Jean-Baptiste Michalon a expliqué qu'il ne "s’attendait pas" à l'ampleur de la polémique.

Jean-Baptiste Michalon a expliqué qu'il ne s’attendait pas à l'ampleur de la polémique. . DR

En 2015, un jeune gérant d'une épicerie musulmane de Bordeaux avait imposé des jours d’ouverture différents pour les femmes et les hommes, créant la polémique. Il a écopé de deux mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende.

Le 26/04/2016 à 08h42

La pancarte qu'il avait affichée à l'entrée de sa boutique avait créé la polémique: "Les frères: lundi, mercredi, jeudi… vendredi. Les sœurs: mardi, samedi, dimanche". Jean-Baptiste Michalon, gérant d'une épicerie musulmane à Bordeaux, en Aquitaine, a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende, a rapporté lundi Le Monde.

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a reconnu des faits de "provocation à la haine ou à la violence, discrimination et subordination d’un bien ou d’un service, le tout en raison du sexe", indique le journal.

La polémique remonte à juin 2015. A cette époque, Jean-Baptiste Michalon, 25 ans, qui se fait appeler Yahya depuis sa conversion en 2012, a décidé d'instaurer des jours d'ouverture différents pour les femmes et pour les hommes dans son épicerie "De l'Orient à l'Occident", située dans le quartier populaire bordelais de Saint-Michel. "Il y a des femmes qui sont mal à l'aise et qui ne venait pas avec l'ancien propriétaire, parce qu'elle ne voulait pas être seule avec un homme", s'était-il alors justifié.

Mais sa décision avait suscité beaucoup d'indignation et avait été contestée par les autorités musulmanes de la ville. "On n'a jamais vu ça, même à l'époque du prophète", avait rappelé la fédération des musulmans de Gironde. Le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, avait vu dans cet épicier converti le symbole d'une "génération de jeunes qui n'ont pas de culture religieuse profonde, avec une lecture anachronique et absolutiste des textes, avec notamment des lectures obsessionnelles de tout ce qui touche à la femme et au sexe".

Reconnaissant une "bourde", ce lundi à la barre, Jean-Baptiste Michalon a expliqué qu'il ne "s’attendait pas" à l'ampleur de la polémique, raconte Le Monde, qui a assisté aux débats. Depuis, le prévenu a perdu son épicerie, sa femme et a même été menacé de mort, à plusieurs reprises.

Par Le360
Le 26/04/2016 à 08h42