Vidéos. Tifo hostile au roi Salmane: comment Bouteflika tente d'éviter la colère de Riyad

Le360 : Adil Gadrouz

Le 22/12/2017 à 13h12

VidéoDécidément, cette affaire de tifo offensant le roi Salmane, déployé lors d’un match de foot en Algérie, continue de faire des vagues. Les excuses d’Alger ayant été démenties, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia confirme. Le président Bouteflika a, lui-même, tenté d’éteindre le feu.

L’Algérie est mal en point à cause de ce qui est désormais convenu d’appeler «l’affaire du tifo». Et pour cause. Le pouvoir algérien a présenté des excuses aux responsables saoudiens. Il a même, comme «signe de bonne foi», limogé de hauts responsables sécuritaires. Pour autant, cela n’a pas suffi ou plutôt n’a pas convaincu.

D’autant plus que plusieurs médias ont démenti les excuses algériennes. Mais pour couper court à toutes ces «allégations», le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a confirmé avoir présenté des excuses officielles à l’Arabie saoudite, comme le confirme le site tsa-algerie.com.

«Oui, je me suis excusé. Nous ne sommes pas un peuple de bandits. Quand la question algérienne a été posée pour la première fois au Nations unies en 1955, l’ambassadeur saoudien est entré muni du drapeau algérien», a déclaré Ouyahia. Et d’ajouter : «Nous avons des lois qui imposent le respect à notre président d’abord et les dirigeants des autres pays. Se lever comme ça dans la chaleur d’un stade, c’est quelque chose d’inacceptable».

Et comme si les affirmations du premier ministre algérien semblaient ne pas suffire, voilà que le président Abdelaziz Bouteflika himself intervient dans le débat dans l’espoir d’éviter une crise diplomatique avec l’Arabie saoudite.

Sous le titre «Alger déroule le tapis rouge à un second couteau saoudien!!!», lematindalgerie.com rapporte que le chef de l’Etat algérien a reçu le président du Conseil consultatif saoudien de la Choura, Abdallah Ben Mohammad Ben Ibrahim Al-Cheikh. «L'homme a déjà été reçu par le Premier ministre en personne pour lui présenter les excuses suite à la banderole antisaoudienne déployée par les supporters de Aïn M'lila», écrit ce confrère.

Et de s’interroger non sans une pointe d’ironie sur le traitement réservé par Alger à ses hôtes, dont le président du Venezuela et «ami de l'Algérie», Nicolas Maduro, qui a effectué deux visites dans le pays sans être reçu par Bouteflika.

«Alors faut-il comprendre qu'une simple visite d'un obscure président du conseil consultatif de la choura va suffire à remettre de l'huile dans les relations entre Alger et Riyad ? Peu sûr», conclut Le matin.

Pour rappel, lors d’un match de foot disputé vendredi dernier, des supporters algériens ont déployé une banderole géante représentant la moitié du visage du roi saoudien Salmane Ibn Abdelaziz et la moitié de celui du président américain Donald Trump sur fond d'une image de la mosquée Al Aqsa. Sur ce tifo, il est écrit en anglais «two faces of the same coin» (deux faces d'une même pièce). Les auteurs de ce tifo voulaient exprimer leur indignation quant à la reconnaissance par l’Administration américaine d’Al Qods comme capitale d’Israël.

Par Abdelkader El-Aine
Le 22/12/2017 à 13h12