Yémen: un "tir ami" aurait détruit un hélicoptère saoudien

Un hélicoptère saoudien a été abattu au Yémen, le 18 avril 2017. 

Un hélicoptère saoudien a été abattu au Yémen, le 18 avril 2017.  . DR

L'hélicoptère qui s'est écrasé mardi au Yémen, tuant 12 militaires saoudiens, aurait été la cible d'un "tir ami" déclenché par erreur, ont indiqué ce mercredi 19 avril 2017 des sources militaires et spécialisées.

Le 19/04/2017 à 15h37

Contacté par l'AFP, un porte-parole saoudien de la coalition qui intervient au Yémen n'a ni confirmé, ni démenti l'information. "Il y a une enquête. Il est trop tôt pour adopter une quelconque hypothèse", a déclaré le général Ahmed Assiri.

Plus tôt, un haut responsable militaire yéménite avait expliqué que "l'hélicoptère saoudien ne s'étant pas identifié auprès du centre des opérations au sol" à Marib, "le système de défense aérienne s'est déclenché automatiquement" et "l'appareil a été touché de plein fouet".

Une source spécialisée a aussi évoqué un "tir ami" de la coalition sous commandement saoudien, qui s'est déclenché automatiquement depuis les systèmes de défense au sol. Ce genre de problème peut surgir si le pilote ne communique pas avec les opérations au sol et n'indique pas que son appareil est allié, a ajouté cette source.

Dès mardi, le site 26sepnews.net du ministère de la Défense du gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite a indiqué que l'hélicoptère aurait été abattu par erreur.

Selon une source militaire yéménite de haut rang au sein de l'état-major citée par 26sepnews.net, l'appareil a été "abattu à cinq km de son lieu d'atterrissage", à la suite d'une "mauvaise interprétation du système de défense aérienne".

Le site web a aussi souligné que le lieu du crash était "très loin" des positions tenues par les rebelles et à l'abri de leur puissance de feu.

Quatre officiers et huit sous-officiers saoudiens ont péri dans la chute de l'hélicoptère Black Hawk dans la province de Marib (centre), a indiqué mardi la coalition.

L'Arabie saoudite est intervenue au Yémen voisin en mars 2015, à la tête d'une coalition militaire arabe, pour soutenir le gouvernement légitime face aux rebelles Houthis qui ont pris le contrôle de la capitale et d'autres régions.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux importants membres de la coalition militaire arabe, ont payé le plus lourd tribut avec plusieurs dizaines de soldats tués.

En septembre 2015, un tir de missile par les rebelles a tué 67 soldats de la coalition, principalement émiratis, dans une base militaire à Marib.

La guerre au Yémen a fait près de 7.700 morts, en majorité des civils, et plus de 42.500 blessés depuis l'intervention de la coalition arabe, selon l'ONU.

Le 19/04/2017 à 15h37