Les confessions de Badr Hari: un poing, c’est tout

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Revue de presseKiosque360. Champion hors pair, le kickboxeur marocain Badr Hari, ami des stars madrilènes Ronaldo et Benzema, ne s’illustre pas que sur le ring. Ses frasques extra-sportives ont maintes fois défrayé la chronique. Mais il n’en démord pas.

Le 24/12/2014 à 06h45

Il est, sans aucun doute , le sportif marocain le plus en vue ces dernières années, l’un des derniers grands porte-drapeau du royaume à l’international. Starisé par le Web, adulé, Badr Hari peut être considéré sans restriction aucune comme une légende vivante. Depuis 2007 où il s’est adjugé le championnat du monde K-1 Poids-Lourds, il règne en maître absolu sur ce sport. A ce jour, Hari compte six titres de champion du monde, et comptabilise 105 victoires contre 12 défaites dans 117 combats. Ses combats sont presque des tours de chauffe. Et lorsqu’il lève les mains après un KO infligé à un adversaire, il semble dire en toute assurance : «Au suivant».

Cependant, si les performances sportives de Badr Hari le mettent sur un piédestal, sa vie privée n’est pas un long fleuve tranquille. Tant l’homme qui scotche sur son visage un éternel sourire d’enfant, s’est, depuis qu’il s’est installé définitivement au Maroc, rendu l’auteur d’actes jugés scandaleux. Des actes qu’il récuse et met sur le compte de la rumeur en dépit de nombreux témoins en sa défaveur. Il est comme qui dirait dans le déni. Il aime esquiver les coups. C’est sa spécialité.

Dans une interview-fleuve accordée au quotidien Al Akhbar, dans son édition du 24 décembre, Badr Hari montre un visage qu’on lui connait peu. Celui d’un sportif aguerri ayant connu des vertes et des pas mûres, prétendant que, malgré son succès, il a su garder la tête sur les épaules. Pour autant, la photo qu’il a postée sur sa page Facebook, le montrant dans la salle de bains du président tchétchène Ramzan Kadyrov, n’a pas été du goût de tout le monde. «J’entretiens d’excellents rapports avec le président Kadyrov. C’est mon ami, mon frère. Il m’a invité pour mon anniversaire que j’avais fêté avec mes amis, mais en Tchétchénie, cela avait un goût particulier», précise Hari à Al Akhbar. Quant au faste qu’il a exhibé sur sa page FB, il souligne : «En Tchétchénie, c’est on ne peut plus normal». Et de se rétracter comme s’il était rattrapé par les remords : «En diffusant mes photos, je n’avais pas l’intention d’offusquer qui que ce soit. C’étaient des moments de bonheur que je voulais partager avec mes fans».

«Je ne suis pas une star »

Badr Hari dit être fier d’avoir été nommé, suite à la proposition de l’ancien Lions de l’Atlas Youssef Chippo, président d’honneur du KAC de Kénitra. «Cela a fait le bonheur des Kénitréens», s’enorgueillit-il. Mais Al Akhbar ne l’interroge pas sur son apport pour cette équipe démunie, souffrant le martyre pour joindre les deux bouts, excepté deux apparitions au stade municipal de Kénitra et au Complexe Mohammed V à Casablanca où il a été fêté comme un héros.

A la question de savoir s’il est Barcelonais ou Madrilène, la réponse coule de source puisque le kickboxeur compte de nombreux amis au sein des Merengue dont la star Cristiano Ronaldo. Mais, lui, Badr Hari, déclare à Al Akhbar qu’il ne se considère pas en tant que star : «Je suis une simple personne qui sait se battre, qui a rendu heureux ses parents et sa patrie». S’agissant de son retour définitif au bercail, c’est son amour pour la patrie qui le lui a dicté. Et non des problèmes judiciaires pesant sur lui aux Pays-Bas. «J’ai commis beaucoup d’erreurs, mais aujourd’hui, je suis marié et j’ai une petite file de deux ans», confesse-t-il, reconnaissant avoir survécu à des crises majeures. Et de s’en prendre farouchement à la presse marocaine ayant fait ses choux gras de ses multiples disputes à Marrakech. Il nie catégoriquement les faits pourtant avérés.

Au final, Badr Hari essaie de conjurer le sort, en affirmant que, au-delà des soirées dans les boites de nuits, il fait le bien et aide les nécessiteux en toute discrétion. Il dit surtout qu’il serait comblé de bonheur si le roi Mohammed VI le décorait d’un Wissam. Né le 8 décembre 1984 à Amsterdam, Badr Hari en a vu de toutes les couleurs. Etre arrivé jusque-là après ce qu’il a traversé, s’apparente à une victoire pour lui. Mais qui a dit que la plus grande victoire est de savoir se maîtriser soi-même?

Par Abdelkader El-Aine
Le 24/12/2014 à 06h45