Accord agricole Maroc-UE: Madrid joue-t-elle un double jeu?

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Revue de presseKiosque360. L'Istiqlal appelle Madrid à renoncer à jouer un double jeu dans l'affaire de l'accord agricole qui lie le Maroc à l'Union européenne.

Le 22/03/2017 à 01h18

L'Istiqlal, parti nationaliste marocain, appelle le gouvernement de Madrid à clarifier de manière ferme et officielle sa position ambiguë au sujet de l'accord agricole qui lie le Maroc à l'Union européenne. "Entre l'envie de préserver le partenariat marocain et celle de satisfaire les parties adverses", titre ainsi Al Alam, organe de l'istiqlal qui, dans son édition de ce mercredi 22 mars, appelle l'Espagne à renoncer à jouer un double jeu. L'organe officiel du parti de la Balance critique ainsi la récente déclaration du chef de la diplomatie espagnole, Alfonso Dastis. Dans une réponse écrite adressée à un député de son pays au sujet des produits en provenance des provinces du sud du royaume, le ministre espagnol a en effet affirmé que ces produits n'étaient pas concernés par l'accord commercial liant le royaume à l'UE. Cette réponse, datée du 14 mars, a été jugée irrespectueuse à l'égard de la souveraineté du royaume du Maroc par les milieux politiques nationaux, souligne Al Alam. Abdellah Bekkali, directeur du journal de l'Istiqal, met ainsi en garde contre cette position espagnole qui risque de jeter à nouveau un froid sur les relations entre les deux pays. "Ces relations affaiblies ne sont sorties de la salle de réanimation qu'après que Rabat a reçu des garanties des responsables européens", rappelle Abdellah Bekkali qui affirme que Madrid souffle le "froid et le chaud" dans ce dossier très sensible pour les Marocains. En d'autres termes, l'istiqlal demande à l'Espagne de renoncer à la politique de l'autruche. "Les Marocains refusent une double lecture de l'accord commercial qui consiste à, d'un côté, satisfaire les intérêts (politiques) de la partie adverse (Algérie et polisario) et, de l'autre côté, défendre les intérêts des pêcheurs espagnols qui profitent de la zone", ajoute Al Alam. De la pure schizophrénie.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/03/2017 à 01h18