Accord agricole Maroc-UE: quand le Polisario se voit octroyer des "prérogatives" imaginaires

Giles Devers, avocat du Polisario.

Giles Devers, avocat du Polisario. . dr

Dans une interview à une radio espagnole, l'avocat du Polisario, Giles Devers, a décrété que les entreprises européennes opérant dans le "Sahara occidental" doivent négocier avec le Polisario et avoir son accord. Rien que cela!

Le 28/12/2016 à 14h00

La décision de la Cour de justice de l'Union européenne semble avoir provoqué une crise hallucinatoire chez les Polisario et ses soutiens. Une semaine après la sortie abracadabrante de l'ambassadeur d'Alger à Bruxelles, le très bavard Amar Belani, essayant misérablement de maquiller en "succès" le pourtant cinglant revers juridique infligé par la CJUE au Polisario, c'est au tour de l'avocat du Polisario, Giles Devers, de donner la réplique en estimant, dans une interview à la radito Cadena Ser, qu'en vertu de la décision de la CJUE, les entreprises européennes opérant dans le "Sahara occidental" doivent négocier avec le Polisario et avoir son accord!

"La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui a confirmé la validité de l’accord agricole avec le Maroc, tout en précisant qu’il «ne peut s’appliquer au Sahara Occidental», oblige les bateaux de pêche espagnols qui opèrent au large de la région à «trouver des solutions».

Décryptons! La CJUE a confirmé la validité de l'accord agricole avec le Maroc. Par ricochet, elle a infirmé le verdict rendu par le tribunal de l'UE le 10 décembre 2015 et abrogeant ce même accord. Ce qui revient à dire que la bataille juridique engagée par le Polisario, via son excellence Me Devers, s'est révélée être un retentissant fiasco. La logique veut donc que l'avocat de cette "bataille perdue" se rende à cette évidence criante: dans l'accord agricole Maroc-UE, il n'est nullement fait mention du Sahara "occidental", que sait-on, oriental ou austral!

Mais passons car il y a pire! Me Devers a omis que la décision de la Cour de justice de l'Union européenne, la plus haute juridiction européenne, a ôté toute "légitimité représentative" au Polisario, celle-là même dont il se piquait mensongèrement en s'autoproclamant "représentant exclusif" des Sahraouis! La décision de la CJUE a été on ne peut claire pour affirmer que le Polisario "n'a pas la qualité pour agir" au nom des Sahraouis.

Que Me Devers veuille maintenant octroyer au Polisario cette "prérogative" surréaliste, "les entreprises uropéennes opérant dans le Sahara devant négocier avec le Polisario et avoir son accord", cela reviendrait à tirer des plans sur la Comète! A moins de se tromper de planète, il est absurde de vouloir trouver une représentativité à un front qui ne représente que lui-même ! Concernant cette demande "négociation" et d'"accord", ce n'est pas demain la veille qu'il l'aura.

Par Ziad Alami
Le 28/12/2016 à 14h00