Administration publique: révélations sur les responsables présumés corrompus

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Les dizaines de responsables soupçonnés de corruption dont les cas ont été évoqués hier jeudi 22 février par le chef de l’Exécutif lors du conseil de gouvernement relèvent en majorité de "divers secteurs de l'administration" publique, a indiqué à le360 une source gouvernementale.

Le 23/02/2018 à 12h00

"Ces personnes sont sous enquête, certaines depuis le mandat du gouvernement d'Abdelilah Benkirane et leurs dossiers sont toujours examinés soit par la justice, soit par la Cour des comptes, soit par l'Inspection générale des finances", a précisé une source proche du chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani.

"Ce sont des dossiers anciens et nouveaux, surtout pour ceux qui sont impliqués dans des affaires sales", a-t-elle poursuivi, indiquant que les personnes qui sont exposées plus dans la vie publique à la tentation de la corruption sont concernées par ces poursuites, en allusion à certains agents d'autorité (policiers, gendarmes...) et à des magistrats.

Notre source s'est toutefois refusée, à l'instar du chef de gouvernement, de révéler des noms.

Saâd-Eddine El Othmani a déclaré jeudi dans son allocution inaugurale de la réunion hebdomadaire du gouvernement, que plusieurs responsables font actuellement l’objet d’une enquête, certains d’entre eux ont même été déférés devant la justice. "Mais nous n’avons pas le droit de dénoncer une personne juste parce qu’elle a été arrêtée. Elle peut être innocente. Nous devons attendre que la justice dise son dernier mot", a souligné Saâd-Eddine El Othmani.

Il a également déclaré que, suite aux interventions des autorités judiciaires et des autorités chargées de la lutte contre la corruption, sur la base des plaintes des citoyens ou via le numéro vert du ministère de la Justice, plusieurs dossiers sont entre les mains de la justice.

Il a par ailleurs indiqué que l’Agence nationale de lutte contre la corruption se réunira dans un mois et a insisté sur la reddition des comptes.

Le porte-parole du gouvernement a pour sa part indiqué jeudi, au terme du conseil du gouvernement, que la mission du numéro vert anti-corruption mis en place par le ministère de la Justice sera renforcée en devenant un centre d'écoutes téléphoniques et d'enregistrement des plaintes des citoyens.

Selon Mustapha El Khalfi, le nombre des plaintes contre la corruption s'est élevé de 7.000 cas en 2016 à 13.000 affaires en 2017.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/02/2018 à 12h00