Affaire Maelainine: Benkirane revient à la charge

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

L'escapade parisienne, et toutes voiles dehors, de la députée PJDiste continue de diviser son parti. L'ancien patron du parti de la Lampe en remet une couche.

Le 09/02/2019 à 11h40

L'ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), faisant face ces derniers temps à de nombreuses critiques à cause, notamment, de sa pension exceptionnelle, a commis une nouvelle sortie dans laquelle il a tenté de réexpliquer sa position sur le "dévoilement" à Paris de Amina Maelainine.

Vendredi 8 février, lors d'une rencontre avec des membres de son parti à Médiouna, Abdelilah Benkirane a persisté. "Les gens ne m'ont pas compris. Je ne l'ai pas soutenue pour qu'elle aille à Paris et qu'elle s'habille de la sorte. Et bien sûr, cela ne me plairait guère que ma femme et mes filles fassent de même".

Cependant, toujours fidèle à lui-même, Benkirane n'a pas manqué de verser dans la théorie du complot, décidément la marque de fabrique des islamistes. "Il s'agit d'une attaque contre une femme à cause de ses prises de position politiques". 

Et d'ajouter: "jusqu'à présent, elle ne m'a pas dit ce qu'il lui est arrivé à Paris et si les photos sont vraies". Un argument qui ne tient pas la route d'autant plus que la responsable PJDiste avait rendu visite à son mentor au domicile de ce dernier. Difficile donc d'imaginer que la véracité des photos en question n'a pas été abordée. Surtout que la députée n'a pas remis en cause les photos de son escapade parisienne.

Poursuivant dans son argumentaire, Benkirane a affirmé que les citoyens ont voté pour le parti et non pour elle. "Et s'ils ont voté pour elle, ce n'est pas à cause de son voile", tient-il à préciser. Mustapha Ramid doit se frotter les mains à cet instant.

Quant à une éventuelle sanction disciplinaire, il estime que ce serait "insensé". "Il est vrai, a poursuivi Benkirane, que Ramid est en colère contre elle parce qu'elle n'a pas été claire, mais il ne faut pas pour autant la juger". 

Abdelilah Benkirane qui avait réservé sa dernière conférence de presse à sa pension exceptionnelle n'est pas revenu sur ce sujet polémique. L'affaire Maelainine était sans doute, vendredi, plus indiquée pour détourner l'attention. Sacré Benky.

Par Khalid Mesfioui
Le 09/02/2019 à 11h40