Benkirane et Valls prêts à négocier le "Big business"

Le premier ministre français, Manuel Valls, accueilli par Abdelilah Benkirane à l'aéroport de Salé, le 9 mars 2015. 

Le premier ministre français, Manuel Valls, accueilli par Abdelilah Benkirane à l'aéroport de Salé, le 9 mars 2015.  . dr

Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, coprésidera ce jeudi, à Paris, les travaux de la 12ème réunion de haut niveau Maroc-France. Dans le même temps, un colloque économique réunira le patronat des deux pays. Un «big business» est dans le pipe.

Le 28/05/2015 à 00h41

Après une année de brouille diplomatique soldée fin janvier 2015, la coopération Rabat-Paris repart sur les chapeaux de roue. Akhbar Al Yaoum salue, dans son édition de ce jeudi 28 mai, «l’avènement d’une nouvelle ère» dans les relations maroco-françaises. «Abdelilah Benkirane se rend en France, ce jeudi 28 mai, pour tourner une bonne fois pour toutes la page du différend qui a opposé Rabat et Paris» sur fond de bavure judiciaire à l’encontre d’un haut commis de l’Etat marocain, soit le Directeur général de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi.

Mais, de cette épreuve, les deux pays alliés sont ressortis plus forts que jamais. «Parallèlement à la rencontre de haut niveau qui doit se tenir à Matignon, ce 28 mai, avec Abdelilah Benkirane, les patronats marocains et français tiennent conclave à Paris pour dynamiser une relation économique déjà assez solide», fait valoir le quotidien.

Akhbar Al Yaoum, qui plaide pour un nouveau partenariat basé sur le principe gagnant-gagnant, décrypte le double enjeu de cette grand-messe parisienne. Il y a, d’abord, le volet politique. «Les deux capitales ont réussi à éluder les causes du malencontreux incident de la convocation du patron de la DGST en signant un accord judiciaire interdisant le jugement des responsables marocains sur le sol français», relève le quotidien, ajoutant que ce préalable marocain a été le moteur de la relance de la coopération sécuritaire entre les deux pays, notamment dans le domaine de la lutte antiterroriste. Une coopération qui permettra sans doute de mieux coordonner les efforts bilatéraux pour mieux lutter contre cet ennemi commun qu’est le terrorisme.

Pour ce qui est de la politique étrangère, il y a lieu de relever une convergence de vues incontestable sur les questions d’intérêt commun. Le soutien apporté par Paris à la question de l’intégrité territoriale du royaume en est l’illustration la plus éloquente. Idem pour la politique africaine des deux pays, les dossiers malien et libyen, sans oublier les opportunités qu’offre le royaume sur le plan économique en raison de sa projection de puissance en Afrique.

A cet égard, il faut souligner que le volet économique sera au centre des discussions entre les délégations des deux pays. «Paris et Rabat veulent devenir des partenaires dans la conquête du marché africain en friche», précise le quotidien. «Dans un hôtel proche de Matignon, se tiendra un conclave économique entre la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) et son homologue français, le MEDEF», souligne encore la publication. Intitulé « France-Maroc: nouvelles réalités, nouvelles coopérations, nouvelles frontières », ce conclave réunira, de part et d’autre, un large aéropage de patrons et responsables économiques.

Al Ahdate Al-Maghribia évoque, à ce propos, la forte détermination des deux pays à mettre le turbo pour mettre en place une nouvelle forme de partenariat équilibré et intégré. «La France, premier partenaire du royaume, ne cache pas sa volonté de voir ses entreprises remporter les appels d’offre marocains dédiés aux énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien », rapporte le quotidien, qui annonce la signature d’un accord d’un montant de 25 millions d’euros portant sur l’extension des lignes du tramway à Rabat et Casablanca, sans oublier le big deal du train à grande vitesse (TGV).

Et ce n’est pas tout. La France prendra de même part à la réalisation de la «nouvelle stratégie marocaine d’accélération industrielle à l’horizon 2020», à la mise en place de Casa-Finance city, au développement de l’industrie aéronautique et automobile au Maroc … A souligner, d'ailleurs, qu'après Renault, un autre constructeur automobile français, en l’occurrence Peugeot, lorgne vers le royaume avec l’ambition de produire 100.000 voitures par an. Une véritable aubaine …

Par Ziad Alami
Le 28/05/2015 à 00h41