Benkirane fait un retour remarqué, non pas en politique, mais sur la politique

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

Revue de presseKiosque360. Le récent congrès de la Jeunesse du Parti de la justice et du développement a donné l’occasion à l’ancien SG du parti de la Lampe et ex-chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, de revenir sous les sunlights. Une sortie diversement décortiquée par les médias.

Le 07/08/2018 à 23h29

Après avoir perdu successivement son portefeuille de chef du gouvernement puis le poste de secrétaire du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane est devenu un quasi ermite, isolé dans son domicile du quartier des Orangers à Rabat. Selon Assabah de ce mercredi 8 août, seuls Mustapha El Khalfi, actuel porte-parole du gouvernement du gouvernement, et Driss El Azami El Idrissi, député-maire de Fès, président du groupe parlementaire et du Conseil national du PJD, rendent encore visite à Benkirane chez lui. Pour des raisons «secrètes», estime le quotidien. Les autres pontes du parti de la Lampe semblent avoir coupé les ponts avec leur ex-zaïm. Cet isolement lui a créé, selon ses propres termes, une situation de «crise des nerfs», si ce n’est un spleen.

D’ailleurs, ajoute Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi, Benkirane a profité de la tenue, lundi dernier, du congrès de la Jeunesse PJDiste, pour prononcer un «discours trop long et complètement déboussolé». Le journal se réfère ici aux fléchettes que Benkirane a décochées en direction de ses ennemis politiques tant au sein qu’en dehors du PJD.

Trouvant grandiloquent le titre de «leader mondial» avec lequel les jeunes du PJD ont accueilli l’arrivée de Benkirane, Al Ahdath n’oublie pas de rappeler le cadrage public qu’il a assené à Abdelali Hamieddine, en lui répondant qu’il a commis une grosse bourde, et que la monarchie au Maroc a toujours été le moteur du progrès et de la modernisation du pays.

Benkirane a également raconté aux jeunes de son parti que lors de la confection de la Constitution de 2011, il avait clairement dit à Mohamed Moatassim, conseiller du roi, que le PJD a définitivement fait son aggiornamento quant à sa vision de la monarchie qu’il reconnait désormais comme la pièce maîtresse des institutions du pays, aussi bien dans le passé, le présent que pour l’avenir.

Mais pour le quotidien Al Akhbar, Benkirane a fini par défendre Hamieddine, en accusant les ennemis politiques de ce dernier de lui chercher noise. Exactement comme ils «cherchent par tous les moyens, mais en vain, à faire taire Benkirane», a-t-il dit. Donc Hamieddine et Benkirane, c'est du pareil au même?

Par Mohamed Deychillaoui
Le 07/08/2018 à 23h29