Benkirane : "Je ne peux combattre seul la corruption"

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement . Brahim Taougar - Le360

"Je ne peux combattre seul la corruption, la lutte contre ce fléau est l'affaire de tous", a déclaré Abdelilah Benkirane lors d'une rencontre avec les lauréats de l'Ecole nationale de l'Administration sous le thème "la gouvernance et la pratique démocratique au sein des partis politiques".

Le 21/02/2014 à 13h46

"Le Maroc vit une ère de changement et de réformes qu'il faut soutenir afin de réussir ce processus démocratique", a souligné le chef du gouvernement jeudi soir, à Rabat, dans une salle archi comble où de nombreux représentants de partis politiques, même ceux de l'opposition, s'étaient mêlés à l'assistance. A cette occasion, le patron du PJD s'est longuement arrêté sur ses relations avec le palais royal et sur ceux qui prétendent "sans raison" qu'il aurait cédé certaines de ses prérogatives au souverain en matière de nomination aux hauts postes à responsabilité.

"Le roi joue un rôle capital dans notre pays, c'est un arbitre fort qui nous aide à résoudre les problèmes. Nous apprécions beaucoup son rôle Il a ses prérogatives, j'ai les miennes", a souligné M. Benkirane, également chef du PJD. "Le roi nomme aux hauts postes lors des Conseil des ministres; le gouvernement et moi-même appuyons alors ces nominations. Je ne vois aucun problème", a-t-il martelé sous les applaudissements de la salle avant de poser la question suivante à l'assistance: "est que vous avez un problème avec ces nominations par le roi? ". Ce à quoi toute la salle répondit à haute voix:"Oh, que non!". Sans se démunir de son rire surprenant, il demanda la permission à la salle d'évoquer le sujet du Printemps arabe.

Le chef du gouvernement s'est interrogé aussi sur les réactions de certaines parties, qu'il n'a pas nommées et qui "s'amusent à vouloir faire des liens" avec la Tunisie et l'Egypte. M. Benkirane visait apparemment quelques articles de la presse. "La Tunisie est une chose et le Maroc en est une autre; l'Egypte n'est pas la Tunisie et n'est pas le Maroc, et le royaume n'est pas à comparer avec ces deux pays ou autres". "Nous avons notre voie démocratique, son processus propre, et nous le défendrons bec et ongles", a-t-il lancé.

"Regardez l'Algérie: elle n'est pas encore sortie de sa situation. Attablé à une terrasse de café, le citoyen n'est pas serein, il a toujours cette peur de la violence. Notre pays jouit à l'extérieur d'un rayonnement. Nous sommes un pays stable. Remercions Dieu et travaillons". Pour Abdelilah Benkirane, la démocratie et les réformes sont "la clé de réussite" au Maroc. "Ce système encouragera l'économie, résoudra nos problèmes avec l'Algérie ainsi que l'affaire de nos provinces sahariennes". Le chef du gouvernement a appelé les partis politiques toutes tendances confondues à consolider la démocratie interne et à assurer une gouvernement efficiente. Benkirane s'est adressé à "une certaine presse", l'implorant à plus d'objectivité dans ses écrits. "La plume est dangeureuse", a-t-il conclu.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 21/02/2014 à 13h46