Blocage gouvernemental: Benkirane tente de museler ses troupes

Le360

Revue de presseKiosque360. Le SG du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement désigné, a émis un semblant d’oukase à l’adresse des cadors de son parti. Interdiction leur est désormais faite de décliner la moindre déclaration.

Le 13/01/2017 à 02h48

Les apparatchiks du parti de la Lampe n’en finissent pas de s’ériger en principal obstacle face aux efforts actuels visant à la recherche d’un consensus entre les partis politiques, en prélude à la formation du gouvernement issu des législatives du 7 octobre dernier. Un gouvernement dont l’attente aura duré 100 jours, dimanche prochain.

Dans son édition du vendredi 13 janvier, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia a sérié tout un florilège de déclarations enflammées de la part de cadres du PJD, et visant nommément les chefs de partis politiques avec lesquels Benkirane est actuellement en discussions pour mettre sur pieds son Exécutif. Ces hommes politiques, qu’il s’agisse du chef RNIste Aziz Akhannouch, de l’UCeiste Mohamed Sajid ou du Harakiste Mohand Laenser… sont tout simplement traités d’«ennemis du PJD» par nombre de caciques islamistes.

Parmi ces derniers, Al Ahdath cite la sortie de Abdelaziz Aftati qui n’a épargné ni l’Intérieur, ni le Parti authenticité et modernité (PAM), ni Aziz Akhannouch, tous accusés de comploter contre le PJD, fort, dit-il, de la «volonté populaire», en vue de le mettre sur la touche ou lui compliquer la tâche de former un gouvernement.

Mohamed Yatim, le syndicaliste attitré du PJD, ainsi que plusieurs membres des «milices électroniques», à l’instar de Hassan Hamourou et Aminetou Malainine, lui ont emboîté le pas sur les réseaux sociaux et sur le même ton.

Ainsi Mohamed Yatim estime, selon Al Ahdath, que la persistance du «blocage politique» est due, avant tout, «aux exigences inacceptables de certains partis, qui posent des conditions irréalisables tout en opposant des vetos les uns contre les autres…»

Jetant davantage l’huile sur le feu, le membre du Conseil national du PJD et son porte-voix, Hassan Hamourou, n’a trouvé de mieux que de s’attaquer à la personne d’Akhannouch, qualifié de «leader politique parachuté».

C’est face à cette dérive, qui a «débordé parfois du cadre partisan, voire dépassé les lignes rouges tracées par la Constitution», d’après Al Ahdath Al Maghribia, que Benkirane s’est retrouvé dos au mur, affaibli face à ses interlocuteurs et voyant les chances de former un gouvernement s’éloigner comme un supplice chinois.

D’où ce fferme rappel à l’ordre de ses troupes, à qui Benkirane demande de cesser toute sortie médiatique, pour permettre, dans la sérénité, la formation du futur gouvernement.

Sera-t-il entendu? Rien n’est moins sûr, car un communiqué en ce sens («Entaha El Calame») a déjà été sorti par le PJD. Sans réussite.

Par Mohammed Ould Boah
Le 13/01/2017 à 02h48