Boussaid: les discours pessimistes font fuir les investisseurs

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des finances.

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des finances. . Dr

Revue de presseKiosque360. Devant la commission des finances, le ministre a reproché aux parlementaires leurs discours pessimistes, qui torpillent le capital confiance dont jouit le Maroc auprès des investisseurs étrangers.

Le 04/11/2017 à 09h44

Plutôt bien inspiré, le ministre de l’Économie et des finances a puisé dans le chanson populaire pour répondre aux critiques des députés, lors du débat sur le projet de Loi de finances 2018. Ainsi, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end, le ministre a emprunté le fameux titre «Ma hammouni» à Nass El Ghiwane pour bien se faire comprendre.

«Ne me peine que les hommes s'ils sont perdus ; les murs s'ils s'écroulent, chacun, sa maison, pourra ériger; ne m'angoisse que ces enfants malades et affamés; les pousses, si elles tombent nous irons, des arbres, planter». Par ce biais, le ministre a voulu rappeler aux élus que l’homme, créateur de richesses, se trouve au cœur du nouveau modèle de développement évoqué par le Souverain dans son dernier discours. La référence a fait mouche et les parlementaires semblent avoir compris le message.

Pour le reste, explique le journal, le ministre a expliqué que c’est la première fois qu’il entend parler d’un projet de Loi de finances élaboré sous le signe de l’austérité. Mohamed Boussaid a, de même, reproché aux députés leur pessimisme, qui a pour effet de faire fuir les investisseurs étrangers. Ces derniers, pour investir dans un pays, ont besoin d’un climat de confiance. Lancer des paroles en l’air sans avoir pris la peine de vérifier la véracité des propos tenus n’aide en rien. Le ministre a prévenu que tout ce qui se dit ou qui est publié sur la situation économique du pays est suivi de près, à l’étranger, par les investisseurs potentiels.

En outre, il a annoncé l'ouverture d'un débat national sur le nouveau modèle de développement. Il a, par la même occasion, tenu à différencier modèle de développement et modèle de croissance. Selon lui, l’un des problèmes du Maroc est que ses points de croissance ne se transforment pas en emploi. Et cela non par faute d’investissements, mais à cause de la mauvaise gouvernance.

Selon lui, le Maroc est tenu de mettre en place un nouveau modèle de développement pour réduire les disparités sociales et les inégalités liées au genre. Il se montre toutefois confiant, en rappelant que l’État a permis la création de pas moins de 100.000 emplois entre 2017 et 2017, dont 55.000 par voie contractuelle. Ce faisant, il a précisé que le régime de contrats instauré récemment par l’État ne signifie pas «emplois précaires» comme on a tendance à le galvauder, mais nouvelles opportunités d’embauche et plus grande flexibilité du travail. 

Globalement, a affirmé le ministre, l’État étudie les différents moyens de mettre en place une corrélation entre investissement public et création d’emploi. Ce que l’ancien modèle de développement ne permettait pas. C’est pour cela que le gouvernement accorde une grande importance à la formation et à la mise en place de nouveaux rapports entre les secteurs public et privé.

Par ailleurs, le ministre a tenu à tordre le cou à une contre-vérité créée autour de la dette publique. Le ministre a précisé, sur ce point, que le gouvernement emprunte pour investir et pour payer les charges de la dette, comme c’est le cas dans les pays développés, et non pour payer ses fonctionnaires, comme le font les pays sous-développés.

Par Amyne Asmlal
Le 04/11/2017 à 09h44