Casablanca. L’opposition traîne le maire en justice pour projets fictifs

Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca. 

Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca.  . DR

Le groupe du parti de l’Istiqlal au sein du Conseil de la ville de Casablanca s’achemine vers une action en justice pour faire annuler le plan d’action de la mairie voté mercredi dernier et qui comporte selon eux des projets fictifs. Les détails.

Le 19/02/2018 à 17h10

C’est Houcine Nassrallah, chef du groupe istiqlalien (opposition) au sein du Conseil de la ville qui le dit: une action en justice pour faire annuler le plan d’action de la mairie de Casablanca est envisagée. Objectif: dénoncer un programme s’étalant sur la période 2016-2022 et portant sur une enveloppe de pas moins de 520 millions de dirhams. Le motif n’est autre que les projets «fictifs» figurant dans ce plan d’action, d’après Nasrallah. 

«Ce programme ne comporte pas de projets nouveaux, mais des accords et des conventions signés devant le roi Mohammed VI ou alors des projets lancés auparavant comme celui de l’extension du réseau du tramway. Le reste relève de la fiction puisque le Conseil n’a nullement les moyens de le financer et les prévisions budgétaires ne reposent sur aucune donnée réelle et ne sont donc pas crédibles», ajoute le chef du groupe.

Également président de la commission de l’urbanisme, Nasrallah va plus loin, arguant qu’une ville qui dégage 3 milliards de dirhams par an et qui vient de lever 2,3 milliards auprès de la Banque mondiale ne peut prévoir une hausse à 6 milliards de dirhams de ses recettes. «C’est impossible », dit-il. Et d’ajouter que l’adoption, mercredi dernier, de ce plan d’action s’est faite en dehors des délais réglementaires, puisque le programme aurait dû être adopté au plus tard en octobre 2016.

A tout cela s’ajoute le fait que les citoyens n’ont à aucun moment été associés à cette prise de décision, alors que la loi stipule la création de comités représentant les Casablancais. Autre faille: le plan n’a pas été soumis à la commission permanente en charge des finances comme l’impose la loi. «Même au sein de la majorité, ce programme ne fait pas l’unanimité puisque seuls 84 conseillers, sur un total de 125, ont voté pour.

Précisons que ce programme comprend un total de 184 projets de développement, allant de la création d’espaces verts au transport, en passant par la mise à niveau urbaine de la ville de Casablanca. 

Par Fatima El Karzabi
Le 19/02/2018 à 17h10