CESE: les inégalités sociales au Maroc sont le fruit d’une croissance économique en dents de scie

Abderrahim Et-Tahiry

Revue de presseKiosque360. Dans son dernier rapport annuel, publié ce samedi, le Conseil économique, social et environnemental estime que la résorption des inégalités sociales constitue le principal défi du Maroc. La croissance économique est pourtant là, mais elle n’est ni soutenue, ni équitablement partagée.

Le 23/09/2018 à 23h50

La question des inégalités sociales, qui n’en finissent pas de se creuser, constitue la plus importante problématique à laquelle est confronté actuellement le Maroc. Pour le Conseil économique, social et environnemental qui vient d’en faire le constat à travers son plus récent rapport annuel, rendu public le samedi 22 septembre et qui couvre l’année 2017, cette situation n’est pas une nouveauté au Maroc. Ce qui l’est au contraire, selon une lecture de ce rapport présentée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du lundi 24 septembre, c’est que les citoyens marocains sont devenus de plus en plus conscients de leurs droits et exigeants quant à l’amélioration de leurs conditions de vie face aux énormes écarts sociaux.

Or, pour résorber ces écarts, il faut créer de la richesse. Ce que le CESE juge impossible en l’état actuel, tant que certains secteurs de l’économie connaissent une bonne dynamique, alors que d’autres sont à très faible valeur ajoutée, sans parler de la prédominance de l’informel dans le tissu économique marocain.

Dans son analyse de la situation économique, sociale et environnementale du pays, le CESE qualifie d’«amélioration conjoncturelle», et «non durable, le taux de croissant de 4,1% réalisé en 2017 (contre 1,1 en 2016). Pire, estime-t-il, malgré la dynamique de l’économie marocaine, c’est cette croissance en dents de scie, qui est la cause de l’atonie enregistrée durant les «sept dernières années». Le CESE préconise ainsi de revoir le modèle de développement économique adopté jusqu’ici.

Reconnaissant qu’il n’a pas une baguette magique pour quantifier avec précision certains écarts sociaux (au niveau du revenu, de la consommation, ou de l’épargne), pourtant visibles à l’œil nu, le CESE se contente de lister une série de handicaps à traiter en priorité, surtout au niveau de la formation, de l’emploi et de la santé. Or ces problèmes sont liés à une donnée essentielle au niveau de laquelle beaucoup de travail doit être abattu. Il s’agit du taux de pauvreté, qu’il s’agisse de la pauvreté monétaire ou multidimensionnelle, surtout que celle-ci recoupe la dimension genre et les disparités territoriales.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 23/09/2018 à 23h50