Corruption: Le Maroc perd 8 points sur l’indice de Transparency international

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Revue de presseKiosque360. Pour la branche marocaine de Transparency, les déceptions enregistrées au niveau du projet de loi sur le droit d’accès à l’information et de la loi sur l’instance centrale de prévention de la corruption sont les principales raisons de ce recul de 8 points.

Le 27/01/2016 à 23h24

Le Maroc vient de perdre 8 point dans l’Indice de Transparency International de perception de la corruption. Le pays passe ainsi de la 80e à la 88e place du classement, sur 175 pays. «Cette régression met fin au feuilleton des progressions enregistrées par le Maroc depuis 2012», rapporte Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce jeudi 28 janvier. Dans ce nouveau classement, seuls les pays arabes victimes de guerres et d’instabilité politique sont arrivés derrière le Maroc soit, souligne le journal, la Syrie, le Yémen, la Libye, le Soudan ou encore le Liban.

Pour Abdessalam Sadouk, secrétaire général de la branche marocaine de l’organisation, «cet indice reflète l’image qu’ont les autres de la gouvernance et de la lutte contre la corruption au Maroc». Le recul enregistré dans le pays est le résultat, selon lui, de deux messages négatifs envoyés par le Maroc au cours de l’année dernière. «Le premier est relatif à la loi sur l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). Celle-ci a réduit le champ d’action de l’instance, notamment quant à sa capacité d’intervention directe et de diligenter des enquêtes. Ce qui est contraire à la constitution et au communiqué du cabinet royal de 2011», affirme-t-il.Le 2e message négatif concerne le projet de loi sur le droit d’accès à l’information, discuté actuellement au Parlement. «Ce projet de loi constitue une régression par rapport aux acquis garantis par l’article 21 de la constitution», ajoute Sadouk.

Rappelons que Transparency international s’appuie sur 12 sources pour calculer son indice de perception de la corruption. Parmi elles, 11 sont des institutions indépendantes dont des établissements, caisses et instances internationales comme le Forum économique mondial (The World economic Forum) ou encore Freedom House. «Les rapports de ces instances sont basés sur un même et unique système de notation de 100 points maximum», ajoute le journal.Ainsi, alors que le Maroc a obtenu une bonne note (47/100) pour l’indice du World Economic Forum, le rapport «International Justice Project», qui mesure à quel point la loi est respectée dans les pays, lui a attribué la note la plus faible (22/100).

Dans son rapport, Transparency international souligne que les pays arabes qui ont maintenu leur position ou reculé connaissent principalement une expansion du phénomène de la corruption politique. «La plupart de ces pays ont instrumentalisé l’organisation terroriste Daech pour resserrer davantage l’étau autour des libertés civiles et des associations», ajoute Transparency.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 27/01/2016 à 23h24