Détournement de 140 milliards DH: de hautes instances ordonnent l’ouverture d’une enquête

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Revue de presseKiosque360. Un rapport révélant le détournement de deniers publics à hauteur de plus de 140 milliards DH déclenchera l’ouverture d’une enquête, sur instruction de hautes instances. Des personnalités politiques et publiques sont sur la sellette.

Le 02/12/2015 à 21h31

Des personnalités politiques et des responsables publics ont tiré profit de centaines d’hectares appartenant au domaine de l’Etat par des procédés illégaux. C’est ce que révèle un rapport établi par des commissions d’enquête officielles et des organisations des droits de l’Homme, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce jeudi 3 décembre.

S’appuyant sur les données de ce rapport, le quotidien précise que «des entreprises publiques sont également accusées de détourner des fonds depuis plusieurs années». Ainsi, «plus de 110 milliards DH ont été détournés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), plus de 10 milliards DH à l’Office chérifien des phosphates (OCP), 400 millions DH à la Comanav, 20 millions DH à l’Office national du transport (ONT) et pas moins de 700 millions DH à l’Office de la formation professionnelle et de la promotion de l’emploi (OFPPT)», souligne le quotidien.

Par ailleurs, poursuit Al Massae, des organisations des droits de l’Homme ont demandé l’ouverture d’une enquête sur les détournements de fonds dans certains établissements souffrant de précédents. Il s’agit, en l’occurrence, de «la Banque nationale de développement économique (BNDE) où des personnalités et parlementaires avaient été impliqués dans une affaire similaire, ainsi que de l’Office national des pêches (ONP) où la moitié de la production nationale se vendait illégalement».

Le même rapport, indique le quotidien, a également révélé des manœuvres en matière de privatisation. Ainsi, une grande usine a été cédée à un dirham symbolique alors qu’elle avait coûté 40 milliards DH à l’Etat. Pis encore, au moment de sa cession, l’usine disposait d’un stock dont la valeur était estimée à 90 millions DH.Par ailleurs, l’enquête remet sur le devant de la scène les sociétés SODEA et SOGETA qui étaient chargées de gérer et d’exploiter 305.000 hectares de terres appartenant à l’Etat, terres dont il ne reste aujourd’hui que 124.000 hectares. A ce propos, des terres ont été cédées à des prix dérisoires pour une durée de 99 ans d’exploitation.

Par Mohamed Younsi
Le 02/12/2015 à 21h31