Dialogue social: la nouvelle offre du gouvernement

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement. 

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le dialogue social reprend, cette semaine, entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives. L’Exécutif entame ce nouveau round avec une nouvelle proposition, tandis que les syndicats s’attellent à la préparation d'un cahier de revendications commun.

Le 17/10/2018 à 21h39

Le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani joue contre la montre pour essayer de trouver un terrain d’entente avec les centrales syndicales les plus représentatives. Selon des sources proches de ces organisations, l’Exécutif aurait constitué une cellule intersectorielle pour élaborer de nouvelles propositions. Une offre qui sera présentée à ses partenaires sociaux lors du prochain round du dialogue social, prévu au cours de cette semaine. Auparavant, les syndicats avaient refusé la proposition du gouvernement concernant une augmentation des salaires de 300 dirhams étalée sur trois ans.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 18 octobre, les propos de l’une de ses sources qui divulgue les grandes lignes de la nouvelle proposition gouvernementale: «La nouvelle offre du gouvernement consiste à améliorer les revenus et à augmenter les allocations familiales qui s’élèveront à 400 dirhams pour les trois premiers enfants et à 300 dirhams jusqu’à une limite de 5 enfants.» Et la même source d’ajouter que «cette proposition demeure très insuffisante pour les syndicats qui considèrent que, si le gouvernement a essayé d’améliorer son offre, celle-ci demeure très en deçà de leurs revendications.»Lors du dernier round du dialogue social, les syndicats avaient, en effet, exigé une hausse de 500 dirhams pour les salaires et de 400 dirhams pour les allocations familiales, ainsi que l’ouverture du dialogue sur la loi de grève et celle régissant les syndicats.

En prévision du prochain round du dialogue social, les centrales syndicales ont décidé de présenter un cahier de revendications commun. Une source proche de ces organisation affirme que «les cinq syndicats les plus représentatifs ont tenu une réunion au cours de laquelle ils ont convenu de soumettre au gouvernement une requête commune, sans toutefois se mettre d’accord sur son contenu. De ce fait, ils devront attendre les conclusion des commissions issues du dialogue social, dont celles du revenu et de la législation». La même source précise que «la dernière réunion qu’a tenue le chef du gouvernement avec les représentants des syndicats et du patronat ne peut être assimilée à un round du dialogue social puisque l’Exécutif s’est contenté d’expliquer les grandes lignes de la loi de Finances 2019».

Dans son édition du même jour, le quotidien Assabah traite également de ce sujet, tout en mettant en exergue les réactions de plusieurs dirigeants de la CDT à la nouvelle offre gouvernementale. Le chef du gouvernement a réaffirmé a Abdelkader Zair, secrétaire adjoint de la CDT, et à Allal Bellarbi, membre du bureau exécutif, qu’il ne reviendrait pas sur l’échelonnement de l’augmentation des salaires sur trois ans. L’autre dirigeant de la Confédération, Abdelghani Raki, rappelle que les syndicats ont réclamé une augmentation, d’une traite, de 600 dirhams. Mais cela ne les empêche pas, dit-il, de discuter et de considérer la nouvelle proposition du gouvernement, à condition que cette augmentation soit appliquée à tous les fonctionnaires dans le secteur public et aux salariés du privé et des établissements publics.

Le dirigeant syndicaliste précise, toutefois, que la crédibilité du dialogue social passe par la mise en œuvre des accords signés par le passé. Il cite notamment l’accord du 26 avril 2011 relatif à l’uniformisation du salaire minimum dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services. Ledit accord, ajoute-t-il, concerne l’indemnisation du travail dans les régions éloignées, ainsi que la création d’un nouvel indice de salaire pour les fonctionnaires qui ne bénéficient que de deux promotions durant leur vie professionnelle. Et Abdelghani Raki d'ajouter que la faiblesse de l’offre gouvernementale ne se limite pas à la petite augmentation des salaires, cette hausse ne concernant que 25% des fonctionnaires.

Par Samir Hilmi
Le 17/10/2018 à 21h39