Drame d'Essaouira: la tragédie de Sidi Boulaalam vue par la presse nationale

Une bousculade pour des denrées alimentaires a fait plusieurs morts.

Une bousculade pour des denrées alimentaires a fait plusieurs morts. . DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs questions restent aujourd’hui posées après la tragédie de Sidi Boulaalam, où 15 personnes ont trouvé la mort lors d’une opération caritative. Les quotidiens de la place reviennent sur ce drame.

Le 20/11/2017 à 22h41

Le drame de Sidi Boulaalam, qui a coûté la vie à 15 personnes, a beaucoup ému, aussi bien au Maroc qu'ailleurs. Les principaux quotidiens arabophones paraissant ce mardi 21 novembre font leur Une de cette tragédie, en s'intéressant principalement aux témoignages des personnes présentes lors des faits, pour tenter de reconstituer le déroulement des événements. 

Al Akhbar, qui parle d’emblée d’un incident inédit, rapporte, en citant ses sources, que l’association qui avait organisé la distribution de denrées alimentaires prévoyait, initialement, d’étaler l’opération sur trois jours à compter de dimanche 19 novembre. Ses membres ont donc été surpris de voir plusieurs milliers de personnes se manifester bien avant le début de la distribution. C’est d’ailleurs cette forte affluence qui aurait causé, suite à une bousculade, le décès d’une quinzaine de personnes, ajoute le quotidien.

Selon la publication, plusieurs centaines de femmes, venant de divers villes et villages avoisinants, auraient afflué sur les lieux de la distribution. Or, précise le journal qui se pose la question des parties responsables du déplacement d'un tel nombre de personnes, aucun moyen n'avait été mis en place pour gérer autant de monde.

De son côté, Al Massae rapporte que les services de la gendarmerie ont entendu, ce lundi 20 novembre, le bienfaiteur à l'origine de cette opération caritative, un imam natif de Sidi Boulaalam et officiant dans une mosquée casablancaise. La publication précise que l'imam en question ne dispose pas d’autorisation écrite lui permettant d'organiser une telle opération. La même source pointe également du doigt la responsabilité des autorités locales qui n’ont, à aucun moment, réagi pour empêcher cette opération non autorisée officiellement.

De son côté, Al Ahdath Al Maghribia, qui retient un seul mot pour décrire ce terrible incident qu'elle qualifie de «tragédie», s’est intéressé aux témoignages de femmes ayant échappé à la catastrophe. L’une d’entre elles affirme ainsi que les femmes présentes sur les lieux avaient été attirées par «les rumeurs» qui circulaient bien au-delà du village où le drame a eu lieu et annonçaient qu'un homme distribuait des vivres aux plus pauvres.

Décrivant le parcours, semé d’embûches, que certaines ont dû traverser pour atteindre Sidi Boulaalam, le quotidien explique que, par endroits, des affiches annonçaient cette opération caritative de trois jours, en marge de la célébration du 42e anniversaire de la marche verte. Il est donc, somme toute, logique que plusieurs centaines de femmes aient décidé de se rendre sur le lieu annoncé de la distribution dès la nuit de samedi à dimanche. Au lever du matin, il y avait déjà des milliers de personnes rassemblées sur place. Le drame est survenu vers 10h.

Assabah, dans son édition du même jour, souligne que la donation qu’étaient censées recevoir les femmes décédées se composait de 25 kilogrammes de farine, deux paquets de thé de 200 grammes chacun, 5 kilogrammes de sucre et un litre d’huile de table. Citant des sources présentes sur place, le quotidien pointe également du doigt le manque d’organisation de cette opération qui a attiré plus de personnes que prévu. La même source souligne que, s'il y a eu une si forte affluence, c’est parce que des moyens de transport en commun clandestins ont été mobilisés. 

Par Fayza Senhaji
Le 20/11/2017 à 22h41