El Othmani croit au dialogue social progressif, les syndicats veulent du concret

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement.

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement. . Dr

Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, essaie d'éviter un bras de fer avec les syndicats en leur proposant un dialogue social progressif. Mais les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille et demandent des réponses rapides et concrètes.

Le 07/09/2017 à 21h14

"Le gouvernement frappe à la porte des syndicats", titre Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 8 septembre. Citant le ministre de l'Emploi, Mohamed Yatim, le quotidien nous apprend que le gouvernement a décidé "d'institutionnaliser ce dialogue social dont le coup d'envoi est prévu prochainement". Ce processus sera lancé après accord avec les syndicats sur "une méthodologie et sur un programme". L'objectif de l'Exécutif, qui veut même associer les syndicats à la préparation du projet de loi de Finances 2018, est d'acheter le calme des partenaires sociaux afin d'éviter les grèves et protestations anarchiques. Par ailleurs, El Othmani et son gouvernement ne veulent pas, notent les observateurs, négliger les doléances des syndicats et des classes laborieuses concernant les salaires, la réforme du régime des retraites, le droit de grève -dont la loi est toujours dans les tiroirs du Parlement-, les libertés syndicales. Il s'agirait donc de négocier sur la durée, dans le cadre d'un processus progressif qui répondra aux revendications des syndicats à la manière d'un goutte à goutte. Et les syndicats sont conscients de cette tactique gouvernementale. Les observateurs rappellent que les syndicats ont fait perdre à leurs bases du temps et de l'argent, sous le gouvernement d'Abdelilah Benkirane, notamment au niveau des retraites et de la loi sur la grève. Obtenir des acquis au goutte à goutte pourrait être un processus gagnant dans le temps, pour les deux parties. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT, a cependant menacé de brandir la hache de guerre en affirmant à Al Ahdath Al Maghribia: "Nous ne pouvons pas dire que nous sommes optimistes ou pessimistes. L'expérience précédente, avec le gouvernement Benkirane, a montré l'absence d'une volonté politique de s'engager dans un réel dialogue social". Le gouvernement, par la voix du ministre de l'Emploi, Mohamed Yatim, lui-même redoutable syndicaliste du PJD, rétorque que la réussite du "dialogue social dépend de la responsabilité de tous".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 07/09/2017 à 21h14