Enseignants: le ministère ne cédera pas au chantage

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Revue de presseKiosque360. Les enseignants cadres des AREF persistent et signent. En dépit de l’offre de l’Exécutif, cette catégorie professionnelle tente de faire chanter l’Etat. Pour qui roule-t-elle?

Le 22/03/2019 à 22h43

L’affaire des anciens «enseignants contractuels», aujourd’hui enseignants cadres des académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF), commence à prendre une autre dimension. Celle de la manipulation sur fond de chantage.

En effet, après l’amendement des statuts des AREF, l’abandon du système de recrutement par formule de contrat et la révision de toutes les dispositions y afférentes, rien ne justifie ni ne légitime le maintien de la grève et des mouvements de protestations dans les régions, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 23 et 24 mars. «Les enseignants cadres des AREF ont refusé toutes les propositions et ont pris les élèves en otage pour réaliser leurs fins», déplore le quotidien. Ces fins résident, selon les sources du quotidien, dans leur manipulation par d’autres parties.

Ainsi, cette catégorie professionnelle, qui avait manifesté au départ pour faire prévaloir ses droits, s’est transformée en fin de compte en une «carte» que ces parties utilisent pour exercer des pressions sur des composantes du gouvernement à des fins politiques et polémiques. D’ailleurs, ces manifestations se déroulent sous un «voile politique» dans certaines villes, souligne le chercheur en droit constitutionnel, Rachid Lazrak.

Dans une interview accordée au quotidien, cet expert constitutionnel a fait savoir que les polémiques ayant enflammé la question, prenant le pas sur une vision stratégique du secteur de l’enseignement, ont aiguisé les manifestations des enseignants qui ont rejeté le code du travail qui régit le système des contrats pour intégrer la fonction publique. Ce rejet prouve la difficulté de la société à passer de la mentalité de la rente à celle de la création et de l’initiative, ajoute le chercheur en droit constitutionnel. Effectivement, ces enseignants ont rejeté toutes les offres du gouvernement pour s’accrocher aveuglement au statut de la fonction publique. Et la manipulation d’autres parties, faisant d’eux leur cheval de Troie, a complété la noirceur du tableau. Autant dire que rien ne justifie cette grève aujourd’hui.

D’ailleurs, les lois régissant le secteur seront fermement appliquées, prévient le ministère, qui a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer le bon déroulement des cours et la continuité du service public. Dans ce sillage, le quotidien a rappelé l’intervention du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani lors du conseil du gouvernement à propos de cette affaire. «Le recrutement régional à travers les académies constitue un choix stratégique, qui s’inscrit dans le cadre de l’instauration de la régionalisation avancée, de la mise en œuvre de la charte de la déconcentration administrative, du parachèvement de la justice territoriale, de la défense de l’école publique et des efforts visant à réunir les conditions de l’école de la réussite», a indiqué le chef du gouvernement.

Par Mohamed Younsi
Le 22/03/2019 à 22h43