Enseignement: les dix mesures-chocs de Mohamed Hassad

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Mohamed Hassad a promis de pallier les tares de l'enseignement dès cette année. Voici son programme.

Le 11/09/2017 à 16h36

Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Hassad a, dans une réponse aux recommandations de la Cour des comptes sur les conditions de préparation et de gestion de la rentrée scolaire, assuré qu'il comptait éviter les dysfonctionnements passés. Il a affirmé qu'il ferait "de la mise à niveau des établissements scolaires et des internats l'une de ses principales priorités au titre de l’année scolaire 2017-2018. Il a lancé à cet effet un vaste programme.

1.L'hymne national obligatoire

Mohamed Hassad a ordonné que l'hymne national soit entonné dans les établissements scolaires chaque début et fin de semaine. "L’hymne national confère un sentiment patriotique, d’amour pour la Nation, pour ses valeurs, son identité et son histoire (...), je suis honoré de vous demander de faire de la salutation de l'hymne national une pratique organisée et un moment important que vivront les élèves, les enseignants et tous les cadres des établissements scolaires", a-t-il indiqué dans un courrier adressé aux directeurs des académies régionales.

2.Des classes de moins de 40 élèves

L'un des problèmes épineux auquel le ministre de l'Education nationale s'est attaqué est le surnombre des élèves dans les classes. L'année dernière, certaines comptaient jusqu'à 70 élèves. Dans des correspondances adressées aux directeurs provinciaux et ceux des établissements publics, Hassad a exprimé sa volonté de mettre en place plusieurs mesures, à commencer par la création de nouveaux établissements.

3.L'habit fait l'enseignant

Mohamed Hassad a exigé des enseignants des "tenues correctes". Il a en effet appelé les enseignants à accorder plus d’attention à leur mise vestimentaire dans le cadre professionnel, considérant qu'ils sont des modèles pour les élèves et étudiants et qu'ils doivent, par conséquent, donner l'exemple, y compris dans leurs choix vestimentaires. Mais cette note, adressée aux directeurs des académies régionales, a suscité un vaste débat et une vive polémique. Nombreux sont ceux qui ont jugé qu'il s'agissait d'une opération «esthétisante» et que le ministre, au lieu de prendre des mesures de fond, s'attaquait à des questions "superflues".

4.Le mouvement de mutation des enseignants

C'est sans doute la décision qui a le plus suscité polémique et colère chez les enseignants et au sein des syndicats. Le responsable gouvernemental a revu le mouvement de mutation des enseignants dont les principaux bénéficiaires sont ceux qui n’avaient pas été concernés par la première opération. La méthode employée a suscité un tollé au point que des marches ont été organisées dans plusieurs villes. C'est assurément le point le plus épineux auquel sera confronté Mohamed Hassad durant son mandat.

5.L'horaire continu...

Le ministre de l'Education nationale a décidé d'instaurer l'horaire continu dans certains établissements scolaires. Ce, dans le but d'augmenter de 25% la capacité d’accueil des établissements scolaires confrontés à un manque d'espace. «Cette mesure, qui se veut une solution pour atteindre l'objectif d'un total de 40 élèves par salle comme seuil maximal, permettra de faire bon usage des salles d'étude qui demeurent vides entre 12h00 à 14h00», a-t-il expliqué. Et de préciser que "les horaires des cours seront fixés par les établissements concernés, selon les matières et la disponibilité des enseignants (08h00-11h00, 13h00-16h00, 09h-13h00, à titre d'exemple)".

6.Le français enseigné à partir de la 1ère année du primaire

C'est l'une des décisions phares annoncées par Mohamed Hassad. La langue française sera enseignée dès la première année du primaire. Il a fait part de cette mesure en juin dernier lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers. Son argument? Familiariser les enfants avec la langue de Molière qui sera utilisée dans d’autres matières du cursus scolaire.

7.L'anglais au collège

L'enseignement de la langue anglaise à partir de la troisième année du collège. Une initiative à laquelle nul n'a trouvé à redire.

8.Les vacances...

Mohamed Hassad a revu à la baisse les jours de vacances scolaires. C'est désormais 42 jours au lieu de 45 les années précédentes. "Ce n'est pas un réel changement", jugent les uns qui considèrent que les vacances dont bénéficient les élèves et les étudiants sont "énormes". D'autres n'écartent pas la possibilité que le ministre veuille les diminuer davantage, au risque de buter contre la fronde d'une grande partie du corps enseignant et de ses représentants syndicaux.

9. L'âge des inscrits...

L'âge des inscrits a été ramené à 5 ans et demi au lieu de 6 ans.

10. Refonte des manuels scolaires

Mohamed Hassad a promis une refonte de grande envergure des manuels scolaires. Il disait vouloir "se débarrasser de manuels scolaires au programme depuis 17 ans". Ce qui n'est pas une mince affaire.

D'autres initiatives ont été entreprises par Mohamed Hassad, dont la réhabilitation de nombreux établissements scolaires, l'appel aux agents d'autorité pour réussir la rentrée, la guerre déclarée aux dealers qui sévissent dans les établissements scolaires... Et la plus importante, la meilleure, aux yeux de pédagogues et d'observateurs spécialistes du domaine, est la récupération des droits d'auteur sur les manuels scolaires appartenant aux maisons d'édition.

On ne sait pas si Mohamed Hassad mènera à terme son projet de réforme. Mais une chose est certaine: le Maroc ne plus se contenter d'un système éducatif dont les carences ont été source de heurts et de malheurs. Le changement s'impose.

Par Abdelkader El-Aine
Le 11/09/2017 à 16h36