Événements d’Al Hoceima. Verdict: graves atteintes au respect dû au roi lors d’un sit-in

La mère de Nasser Zefzafi.

La mère de Nasser Zefzafi. . DR

Lors d’un sit-in tenu par une trentaine de femmes, dimanche 1er juillet à Al Hoceima, et sur instigation de la mère de Nasser Zefzafi, des slogans portant gravement atteinte au respect dû au roi ont été scandés. Ce qui s’est passé.

Le 02/07/2018 à 08h27

Dimanche 1er juillet, place 3 mars à Al-Hoceima. Elles étaient à peu près trente femmes à organiser un sit-in de solidarité avec les personnes détenues suite aux événements ayant eu lieu dans la ville il y a neuf mois. Sauf que cette manifestation a vite tourné à l’insulte. Et contre un des symboles suprêmes de la nation: l’institution monarchique.

Tout a commencé sur instigation de la mère de Nasser Zefzafi, un des principaux meneurs des événements d’Al Hoceima, condamné à 20 ans de prison pour atteinte à la sécurité de l’Etat. Ainsi rassemblées, les femmes présentes, et elles étaient peu nombreuses, n’ont pas hésité à scander des slogans entamant gravement le respect dû au roi, tel que stipulé dans la Constitution. «Dieu, la patrie, le peuple», «Sa majesté le peuple», «Il n’est de majesté que celle de dieu», ont-elles notamment crié.

La douleur des familles des personnes condamnées est on ne peut plus compréhensible. Des peines allant de 20 ans de prison ferme à un an de prison avec sursis avaient été prononcées, mardi 26 juin, par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca, à l'encontre des accusés dans le cadre des événements d'Al Hoceima. Mais de là à sortir ces événements et ce qui s’en est suivi de leur contexte pour s’attaquer au souverain, il y a un grand pas que les manifestantes ont franchi. C’est sans précédent, incompréhensible et grave.

Sur les événements d’Al Hoceima, la Justice a dit son mot au terme de plusieurs mois d’un procès où toutes les garanties accordées par la loi aux accusés ont été apportées. On n’en est encore qu’en première instance et l’espoir d’une révision des jugements prononcés en appel est permis. Tout comme il existe d’autres recours auxquels de nombreuses voix appellent pour un retour sur les peines prononcées.

Les arrestations, le procès et les condamnations ayant eu lieu suite à des incidents ayant menacé la stabilité de l’Etat se sont déroulés dans le cadre de la loi. Et à aucun moment la personne du roi ou l’institution monarchique n’ont été en jeu. Les mêler aujourd’hui, et de cette manière, à ces événements, c’est se compromettre.

Par Youssef Bellarbi
Le 02/07/2018 à 08h27