Exclusif. Accord de pêche: voici la réaction du MAECI Nasser Bourita au verdict de la CJUE

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. 

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.  . DR

Dans un entretien exclusif à le360, au sujet du verdict rendu mardi par la CJUE sur l’accord de pêche Maroc-UE, le MAECI, Nasser Bourita, a affirmé que «rien dans ce verdict ne conteste la légitimité politique du Maroc à conclure avec l'UE des accords couvrant le Sahara marocain». Les détails.

Le 27/02/2018 à 15h23

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, est rassurant. «Rien dans le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne ne conteste la légitimité politique du Royaume du Maroc à conclure avec l'UE des accords couvrant le Sahara marocain», assure le chef de la diplomatie marocaine, dans un entretien téléphonique accordé à le360 ce mardi 27 février, au sujet de la décision rendue par la plus haute juridiction européenne sur l’accord de pêche Maroc-UE.

Oui, «l’avis» rendu le 10 janvier dernier par le premier avocat général de la CJUE, Melchior Wathelet, avait en effet décrété «invalide» l’accord de pêche Maroc-UE au prétexte qu’il incluait le Sahara marocain. Or, sur cette pente-là, la CJUE n’a pas suivi son premier avocat général. «LA CJUE n’a pas repris les conclusions de son premier avocat général», certifie le MAECI, précisant que la haute Cour de l’UE n’a à aucun moment «invalidé» l’accord de pêche Maroc-UE.

Il en ressort que l’accord Maroc-UE sera mené à terme (jusqu’au 15 juillet prochain) en perspective de la conclusion d’un nouveau protocole d’accord, conformément à la décision du Conseil de l’Europe qui a donné récemment son aval à la Commission européenne pour en négocier un nouveau.

Côté marocain, rien dans le verdict de la CJUE ne remet donc en question la légitimité politique du Royaume à négocier des accords avec l’UE, y compris dans le volet Sahara dont la CJUE demande «indirectement» une simple mention dans les futurs protocoles d’accord.

Par ricochet, le Polisario et son mentor algérien qui cherchaient, à travers ce verdict, un «statut» pour l’entité fantoche «RASD», vont bel et bien trinquer. En effet, rien dans le nouveau verdict de la CJUE, après celui de fin 2016 sur l’Accord agricole, ne fait mention de cette entité chimérique, qui cherche en vain et depuis longtemps, à se faire passer pour «le représentant exclusif» des Sahraouis! Mais voilà: non seulement cette entité a été déboutée sur ce registre de la représentativité, mais elle a été aussi et surtout ignorée dans le verdict rendu aujourd’hui.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Maroc et l’UE ont diffusé, aujourd’hui, un communiqué conjoint pour réaffirmer leur détermination commune à préserver leur accord de pêche (envers et contre la partie adverse), assurant que les deux parties vont désormais s’atteler à renforcer leur partenariat. «L’Union européenne (UE) et le Maroc ont exprimé, mardi 27 février, leur détermination à poursuivre leur partenariat stratégique, à le préserver et à le renforcer», indique en effet le communiqué. Les deux parties restent également «déterminées à préserver leur coopération dans le domaine halieutique», précise-t-il encore.

Voici ce que cela donne politiquement: le Maroc et l’Union européenne ont la même position. Une même position qui dénote, par voie de conséquence, un isolement total du Polisario et surtout de son parrain algérien, véritable «partie au conflit» créé autour du Sahara marocain, comme l’avait clairement souligné en avril dernier le Conseil de sécurité dans sa résolution 2351.

Cela dit, une question s'impose: le verdict de la CJUE abonde-t-il dans le sens de la position marocaine sur le point précis de son intégrité territoriale?

«Le Royaume équivaut à l’ensemble de son territoire» de Tanger à Lagouira, précise le MAECI, Nasser Bourita.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 27/02/2018 à 15h23