Formation du gouvernement: comment l’USFP a fini par devenir la principale cause du blocage

Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP.

Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP. . Le360

Revue de presseKiosque360. Le quotidien Akhbar Al Yaoum revient sur les quatre derniers mois des négociations dans un long article où il présente l’USFP comme la principale cause du blocage. Et d'en conclure que sa participation au gouvernement serait une «insulte au peuple».

Le 22/02/2017 à 21h58

L’USFP et son premier secrétaire, Driss Lachgar, connu par la volatilité de ses prises de position et ses sautes d’humeur, ont fini par devenir la pierre d’achoppement des négociations pour la formation du gouvernement. Tel est le résumé d’un long article que le quotidien Akhbar Al Yaoum consacre, dans son édition du jeudi 23 févier, au rôle de l’USFP dans les tractations pour la formation de la majorité gouvernementale.

Le journal prend comme point de départ deux déclarations opposées des deux camps. La première est celle de Benkirane qui répond à la question de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas encore été formé en affirmant qu’une «composante insiste pour entrer au gouvernement alors qu’elle a déjà été élue à la présidence de la première Chambre». Le chef de gouvernement désigné lie donc directement, affirme le journal, le blocage de la formation du gouvernement aux revendications d’un parti qui n'a remporté que vingt sièges et exige plus qu’il ne mérite.

La réponse de l’USFP ne s’est pas fait attendre. Le parti a réagi par le biais de son organe de presse, Al Ittihad Al Ichtiraki, en déclarant que la vraie cause du blocage est «cet écart abyssal entre la conception du souverain et celle du chef de gouvernement désigné». En d’autres termes, il a suffi de trois jours au roi pour désigner le chef de gouvernement qui, cinq mois plus tard, n’a toujours pas formé son équipe. Entre les deux positions, le journal tente de trouver un fil directeur remontant au lendemain de l’annonce des résultats des élections législative et la fameuse «tentative de putsch» ourdie dans le siège de l’USFP ou, selon d’autres versions des faits, au domicile de son premier secrétaire. Le journal est notamment revenu sur cette alliance de principe entre le Parti de l'Istiqlal et l’USFP et leur intention déclarée d’aller ensemble au gouvernement ou dans l’opposition. Et de rappeler les déclarations de Lachgar qui affirmait que son parti ferait tout pour faciliter la tâche à Benkirane.

Depuis, l’USFP a changé de position. D’abord, il a exigé de Benkirane une offre concrète sur la base de laquelle il négocierait son entrée au gouvernement. Cela? alors que ce dernier lui avait déjà proposé, dès leur première rencontre, de lui préparer une liste des ministrables de son parti et une autre des départements qu’il souhaiterait diriger. Ensuite, l’USFP a commencé à s’éloigner du Parti de l'Istiqlal, rejetant même l’idée de ressusciter la Koutla tant espérée par Benkirane.

La rencontre de Lachgar avec le nouveau président du RNI va complètement changer ses rapports avec le PJD, à tel point que Benkirane a refusé de négocier avec toute personne autre que Aziz Akhannouch. Le journal rappelle également le fameux communiqué commun des quatre partis, le RNI, le MP, l'USFP et l'UC, qui a mis hors de lui le chef de gouvernement désigné et auquel il a répondu par son fameux «fin de discussion».

Le journal en conclut que l'USFP est indigne de confiance et que sa participation au gouvernement constituerait une «insulte envers le peuple marocain».

Par Amyne Asmlal
Le 22/02/2017 à 21h58