Gazoduc Maroc-Nigeria: l'engagement royal envers l'Afrique

Le roi Mohammed VI en compagnie de Muhammadu Buhari, président du Nigeria.

Le roi Mohammed VI en compagnie de Muhammadu Buhari, président du Nigeria. . DR

Le discours du roi à l'UA ne laisse aucun doute sur l'engagement du royaume à réaliser ses promesses envers l'Afrique dont fait partie l'ambitieux projet du gazoduc Nigeria-Maroc, que certaines parties ont tenté de décrédibiliser en recourant à un stratagème consommé: celui des fausses promesses.

Le 31/01/2017 à 13h16

Le discours du roi au 28e sommet de l’Union africaine a été l’occasion de rappeler l’importance qu’accorde le royaume à son continent, mais surtout de rassurer les chefs d’Etat africains quant à l'engagement du Maroc envers l’Afrique et que certains n’hésitent pas à remettre en cause à chaque fois.

L’exemple le plus frappant à ce titre et sur lequel le souverain s’est attelé dans son discours est le mégaprojet du gazoduc reliant le Nigéria au Maroc, via plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.

Devant l’assemblée africaine, le souverain a en effet réitéré l’engagement du royaume à réussir ce chantier ô combien stratégique pour les pays ouest-africains et, par effet d'entrainement, pour les autres pays d’Afrique. Et le ton utilisé ne laisse aucun doute quant au sérieux avec lequel le souverain, ainsi que «son frère», le président nigérian Muhammadu Buhari, considèrent ce chantier.

«Ce projet permettra naturellement l’acheminement du gaz des pays producteurs vers l’Europe. Mais, au-delà, il bénéficiera à toute l’Afrique de l’Ouest», a affirmé le souverain dans son discours.

Il a ajouté qu’il contribuera «à structurer un marché régional de l’électricité, et constituera une source substantielle d’énergie au service du développement industriel, de l’amélioration de la compétitivité économique et de l’accélération du développement social».

C’est dire toute l’importance du gazoduc Maroc-Nigéria pour tout un continent car, comme l’a rappelé le souverain, «ce projet sera créateur de richesses pour les pays et les populations riveraines, créant un mouvement décisif d’impulsion et entraînant l’émergence et le développement de projets parallèles».

De plus, il permettra selon le roi, «d’établir des relations, bilatérales et multilatérales, plus apaisées, et fera ainsi naître un environnement propice au développement et à la croissance».

Ce qu’il faut retenir de ces paroles est que le Maroc fera tout pour faire bénéficier l’Afrique de ce gazoduc, contrairement à notre voisin de l’est qui, au lendemain de l’annonce du projet marocco-nigérian, s’est empressé d’annoncer la relance d'un projet similaire reliant l’Algérie au Nigéria, une relance chimérique que certains n’ont pas tardé à utiliser comme argument pour porter à croire que le projet marocain était «mort-né».

Pourtant, il suffit de rappeler que le gazoduc entre Alger et Lagos est un projet qui dort dans des tiroirs depuis 2002 et en quinze années, il n’a pas avancé d’un pas pour des raisons somme toute évidentes: c’est davantage du vent que les politiques algériens vendent à leur peuple qu’un engagement réel envers son continent. En insistant sur ce projet dans l'enceinte de l'UA, le roi du Maroc donne une gifle à Alger en lui rappelant qu'il fait ce qu'il dit.

Le Maroc, en mettant tout en œuvre pour que le gazoduc ouest-africain soit réalisé le plus tôt possible, lance un message clair à tous les peuples africains: ce ne sont pas les promesses qui feront avancer l’Afrique, mais plutôt les actes. C'est là la devise du Maroc dans ses relations avec ses pays frères. Et cette devise est portée par la plus haute autorité du pays.

Par Younès Tantaoui
Le 31/01/2017 à 13h16