Gouvernement El Othmani: les femmes prennent le quart ou presque!

Le roi Mohammed VI et Moulay El Hassan entourés des membres du gouvernement El Othmani nommés ce 5 avril à Rabat.

Le roi Mohammed VI et Moulay El Hassan entourés des membres du gouvernement El Othmani nommés ce 5 avril à Rabat. . DR

Le gouvernement El Othmani compte neuf femmes, soit trois de plus que la formation sortante. Saâd-Eddine El Othmani a donc fait mieux que son prédécesseur. Une seule femme, à savoir Bassima Hakkaoui, du PJD, occupe un poste de ministre. Ses collègues sont ministres déléguées ou secrétaires d’État.

Le 07/04/2017 à 07h34

Bassima Hakkaoui récupère son portefeuille de ministre de la Femme, de la famille et de la solidarité. Elle était la seule femme du gouvernement Benkirane de 2012 et son mandat n’a pas été de tout repos: plusieurs affaires de viols, la loi contre l’agression à l’égard des femmes, sur laquelle la ministre était attendue au tournant... Le désamour avec la société civile a atteint son paroxysme après le suicide d'Amina Filali qui, mariée à son violeur, avait fini par se donner la mort. Rappelons que Bassima Hakkaoui est députée aux couleurs du parti de la Lampe depuis 2002. Elle a été très active au Parlement.

La RNIste Mbarka Bouaida rempile pour d’autres fonctions ministérielles. Cette fois-ci aux côtés du nouveau président du RNI, Aziz Akhannouch, elle est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargée de la Pêche. Dans le gouvernement Benkirane, elle avait occupé les fonctions de ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, en remplacement de Youssef Amrani. Elle vient d’un milieu d’entrepreneurs et sa famille est un bailleur de fonds du parti de la Colombe. Elle a donc officié dans le département géré par l’ancien président de la formation politique à laquelle elle est affilée, Salaheddine Mezouar. Elle est élue de sa ville natale, Guelmim.

Rendue célèbre pour sa déclaration au sujet des indemnités des parlementaires qu’elle avait qualifiées d'indemnités à «deux francs», Charafat Afailal était devenue la risée des réseaux sociaux. La ministre déléguée chargée de l'Eau auprès du ministre de l’Énergie dans le dernier gouvernement revient avec le même portefeuille mais, cette fois-ci, elle est rattachée au ministère de l’Équipement. Jeune ingénieure, elle avait été admise au sein du bureau politique du parti du Progrès et du socialisme (PPS) au début des années 2000. Sauf que son passage ministériel a démontré un manque de charisme qui lui a porté préjudice, et ce malgré les réalisations de son secteur.

C’est en 2015, suite au petit remaniement, que Jamila El Moussali avait occupé le poste de ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Cette universitaire diplômée en littérature est membre du secrétariat général du PJD. A l’ombre de Lahcen Daoudi, elle ne s’est pas particulièrement faite remarquer, malgré les tensions connues par le secteur, notamment les mouvements de grève violents des étudiants-stagiaires. Aujourd’hui, elle est secrétaire d’Etat au Tourisme chargée de l’Artisanat et de l’économie sociale, auprès de Mohamed Sajid, patron du parti de l’Union constitutionnelle.

Lamia Boutaleb, nouvelle arrivée dans le milieu politique, porte les couleurs du parti de la Colombe. Elle est ainsi ministre déléguée auprès du Tourisme, chargée du Tourisme. Diplômée de l'école HEC de Lausanne et titulaire d’un MBA de la Wharton School of Business de l'Université de Pennsylvanie, elle a évolué au sein de grandes structrures financières comme la Société financière internationale (SFI), puis elle a dirigé Wafa Bourse, ensuite Wafa Trust. Elle a mis en place des fonds d’investissement dans les infrastructures ou dans le tourisme au sein du groupe Attijariwafa bank.

Mounia Boucetta est secrétaire d’État aux Affaires étrangères et à la coopération auprès de Nasser Bouritta. Elle a longtemps travaillé au sein du ministère du Commerce et de l’industrie, notamment sous le mandat de Salahedinne Mezouar. Elle a été secrétaire générale de ce département. Ingénieure de formation, elle passe ainsi du commerce à la diplomatie et représente le parti de l'Epi.

Nezha El Ouafi, PJDiste, est, dans le gouvernement El Othmani, secrétaire d’Etat auprès de l’Energie. Députée parlementaire, elle a siégé au sein de la Commission des affaires étrangères, des affaires islamiques et des Marocains résidant à l'étranger.

Rkia Derham, issue de la grande famille du Sud, les Derham, arrive au gouvernement sous l’étiquette de l’USFP, dont elle est membre du bureau politique. Elle va occuper le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'industrie, le Rniste Moulay Hafid Elalamy, chargée du Commerce extérieur.

Fatna El Khiyel est secrétaire d’État auprès de l’Habitat, chargée de l’Habitat, avec la casquette du Mouvement populaire (MP) auprès du patron du PPS, Nabil Benabdallah. La dirigeante harakie était présidente de la Commission des secteurs sociaux. Elle avait créé une polémique lorsqu’elle avait demandé au ministre de la Jeunesse et des sports d'offrir aux membres de sa commission des accès gratuits à la piscine couverte de Rabat.

Par Imane Azmi
Le 07/04/2017 à 07h34