Gouvernement: la révolte des femmes ministres contre El Othmani

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Revue de presseKiosque360. Avec l’imminence d’un remaniement ministériel qui conduirait au regroupement des secrétariats d’Etat en pôles ministériels, les femmes du gouvernement sonnent la révolte contre El Othmani, craignant leur «mise à la porte».

Le 21/02/2019 à 20h27

C’est une véritable révolte des «femmes ministres» à laquelle doit faire face Saâd-Eddine El Othmani au sein de son gouvernement. Plusieurs d’entre elles sont en effet en colère contre le chef du gouvernement qui ne défend pas assez, selon elles, la place de la femme au sein de l’Exécutif et pourrait même réduire leur représentativité lors d’un prochain remaniement ministériel.

C’est le quotidien Assabah qui rapporte ces tensions dans sa livraison du vendredi 22 février. Le journal explique que le chef de l’Exécutif semble maintenir sa décision de regrouper les secrétariats d’Etat au sein de pôles administratifs –des ministères donc- afin d’assurer une meilleure cohésion dans le travail du gouvernement, particulièrement lorsqu’il s’agit de la gestion de programmes de développement stratégique. La même source ajoute que Saâd-Eddine El Othmani prépare actuellement en toute discrétion une nouvelle architecture du gouvernement qui intégrerait de nouveaux ministres. D’ailleurs, il semblerait que des leaders de partis de la majorité se bousculent pour déposer leurs candidatures auprès des secrétaires généraux de leur parti avec l’espoir d’être retenu lors du prochain remaniement ministériel.

Assabah ne manque pas de souligner que les «femmes ministres» travaillent actuellement sous tension, vivant dans la peur d'un remerciement, comme cela a été le cas pour Charafat Afilal du PPS, qui a perdu sa place en raison de sa mésentente avec son ministre de tutelle, Abdelkader Amara.

Pour rappel, quelques semaines seulement après la formation du gouvernement El Othmani, des tensions étaient palpables entre les secrétaires d’Etat femmes et les ministres dont elles relevaient, les premières accusant ses derniers de limiter leurs prérogatives. Ces tensions ont ensuite enflé après la suppression du département dirigé par Charafat Afilal, puis avec les rumeurs de plus en plus insistantes sur le regroupement de plusieurs secrétariats d’Etat au sein de pôles ministériels dans le cadre d’un prochain remaniement.

Ce dernier devrait d’ailleurs, selon les sources d’Assabah, permettre de réduire l’équipe gouvernementale formée actuellement de 39 ministres et secrétaires d’Etat (12 secrétaires d’Etat dont 7 femmes) à 27 ministres seulement. Dans cette configuration, les actuelles femmes du gouvernement ont très peu de chance de garder un siège au sein de l’Exécutif.

Par Fayza Senhaji
Le 21/02/2019 à 20h27