Grève à la CMR: L’arroseur arrosé

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Revue de presseL’un des leitmotivs des grévistes, le 29 octobre, concernait la réforme des caisses de retraite. Aujourd’hui, la gronde atteint son paroxysme au sein de la Caisse marocaine des retraites (CMR) dont les salariés ont planté le piquet de grève. Derrière, c’est l’ombre de l’Istiqlal qui se profile.

Le 05/11/2014 à 21h30

« Grève préventive et sit-in des fonctionnaires de la Caisse marocaine des retraites ». C’est sous ce titre informatif que le journal Al Akhbar aborde la nouvelle tension qui couve à la CMR. Les employés de la CMR ont observé aujourd’hui, 5 novembre, une grève préventive de 24 heures à l’appel du bureau unifié du syndicat des fonctionnaires relevant de l’UGTM, bras syndical de l’Istiqlal. De même, les grévistes ont protesté à Hay Riad, à Rabat, contre le refus de l’administration du dossier revendicatif.

650.000 retraités menacés

Les syndicalistes ont menacé de durcir le ton, allant jusqu’à menacer de cesser le versement des pensions de près de 650.000 bénéficiaires (civils et militaires). Les perturbations menaçant la continuité du service au sein de la CMR risquent de poser un sérieux problème, indique le quotidien, lors de l’opération de liquidation annuelle des nouveaux retraités dont l’effectif s’élève à 21.000 personnes. Abdellah Khamlich, Secrétaire général du syndicat de fonctionnaires, est aussi venu dénoncer le prélèvement d’un jour de travail sur le salaire des grévistes, tout en mettant en exergue le fait que cette escalade a eu lieu après que l’administration avait refusé de dialoguer avec la centrale. Les fonctionnaires de la CMR dénoncent plusieurs dysfonctionnements et plusieurs restrictions à la liberté syndicale. Le plus dangereux dans cette affaire est que les employés de la caisse accusent la direction de présenter de fausses données sur la situation de la caisse à la presse et à l’opinion publique. Sic.

Au-delà du factuel, le fait que la fièvre contestatrice a gagné une des veilles dames de l’administration marocaine au lendemain de la grève générale, qui a fédéré des milliers de salariés pour défendre leurs retraites, suscite bien des interrogations. Pourquoi l’UGTM, dont relève le syndicat de la CMR, a-t-elle choisi l’escalade? Quel intérêt a cette centrale, qui reste en fait entre les mains de Hamid Chabat, abstraction faite des titres, à faire monter la tension ? Quelle est la situation réelle de la CMR si, comme le prétendent les grévistes, les données fournies sont biaisées? Si tel est le cas, le Conseil économique, social et environnemental doit-il revoir sa copie ? Voilà bien des points d’interrogation qui pendent comme des esses. Espérons que nos retraites ne seront pas écorchées vives dessus.

Par Amine Haddadi
Le 05/11/2014 à 21h30