Guerguerat: des transporteurs marocains confirment l'obstruction du trafic par le Polisario

Le360

Des transporteurs marocains empruntant le couloir terrestre dit "Kandahar”, reliant le Maroc à la Mauritanie, affirment à le360 que le Polisario a renforcé les mesures restrictives de leur liberté de circulation, en dressant des barricades de pierres et en installant des panneaux de signalisation.

Le 18/04/2017 à 14h40

Le Polisario continue d'ignorer l'appel du nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour le retrait "immédiat et inconditionnel" de ses éléments armés et la non-obstruction du trafic commercial dans la région de Guerguerat, déclarée zone démilitarisée en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé le 6 octobre 1991. C'est en tout cas ce que rapportent des transporteurs marocains sillonnant le couloir terrestre dit "Kandahar", reliant le dernier poste-frontière marocain, à l'extrême sud marocain, et le premier poste-frontière dans le nord de la Mauritanie.

Contactés par le360, ces transporteurs indiquent que le Polisario non seulement refuse de retirer ses éléments armés de cette région vitale au trafic commercial, mais a entrepris de consolider ses positions dans "Kandahar", en dressant des barricades de pierres et de pneus de part et d'autre de la piste restée non goudronnée, dont la superficie est à 200 mètres du poste-frontière mauritanien. "Le barrage dressé par les éléments armés du Polisario suffit à peine au passage d'un seul camion, cela nous cause des retards et des désagréments inutiles", proteste l'un des camionneurs, de retour de Mauritanie où il a délivré une cargaison de fruits et légumes marocains.

Outre les barricades pierreuses dressées, sans compter les pneus usagés qui les entourent, "les éléments armés du Polisario en faction dans le couloir dit "Kandahar" ont installé des panneaux "Stop" pour ralentir les véhicules", déplore un autre transporteur, regrettant par la même occasion que ses collègues ne puissent plus afficher de symboles de l'Etat marocain sur leurs camions sous peine de représailles de la part des miliciens du front séparatiste.

Pour rappel, le secrétaire général de l'ONU avait enjoint au Polisario de retirer ses éléments armés de Guerguerat, dans un communiqué diffusé le 25 février dernier. Il est revenu à la charge dans son premier rapport sur le Sahara, distribué le 10 avril aux Quinze membres du Conseil de sécurité, en appelant cette instance décisive de l'ONU à exiger un retrait immédiat et sans condition des éléments armés du Polisario de cette région.

Pour précision, le Maroc avait interagi positivement avec l'appel du SG de l'ONU, en procédant, sur ordre du roi Mohammed VI, Chef suprême, Chef d'état-major général des forces armées royales, à un retrait unilatéral de la région de Guerguerat.

Par Ziad Alami
Le 18/04/2017 à 14h40