Guerre intestine au sein de la famille harakie

Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l'Environnement.

Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l'Environnement. . DR

Revue de presseKiosque360. Un parlementaire du parti de l’épi accuse sa consœur, Hakima El Haite, de lui mettre la pression pour devenir associée dans ses usines et ateliers basés dans la banlieue de Casablanca. Le tout avec la bénédiction du chef du parti, Mohand Laenser...

Le 01/05/2015 à 06h20

Le député du Mouvement populaire (MP) et ex-président de l'arrondissement de Ain Chock à Casablanca, Abdelhadi Chafik, a accusé la ministre harakie chargée de l'Environnement, Hakima El Haite, d'exercer un chantage politique pour l’obliger à l’accepter comme partenaire dans ses affaires. Son refus n'a vraisemblablement pas été du goût de la ministre qui l’a menacé de dépêcher une commission de contrôle pour inspecter ses usines, rapporte le quotidien Al Akhbar de ce vendredi 1er mai. Mais il en faut plus pour impressionner Abdelhadi Chafik qui a décidé d’ébruiter cette affaire.

D’après Al Akhbar, Chafik a demandé dans une vidéo, diffusée sur un site web, au chef du gouvernement et au ministre de l'Intérieur d'ouvrir une enquête en recourant aux conversations téléphoniques qu'il a eues avec El Haite. Il a également menacé de révéler au grand jour de "lourds" dossiers impliquant des dirigeants de son parti. Contacté par la publication, le député haraki a confié faire l'objet de pressions de la part du secrétaire général de son parti, Mohand Laenser, et de ses proches après avoir boycotté les travaux du dernier congrès du MP. Il a, de même, accusé la direction de la formation politique de manigancer pour nuire à sa réputation.

En effet, lors d’une séance de la Chambre des conseillers, un élu MP a demandé à la ministre d’envoyer une commission pour contrôler les usines de Abdelhadi Chafik qui présenteraient des risques de pollution, rappelle le journal. Et d’ajouter que le même conseiller a adressé une demande au ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, pour dépêcher une autre commission ministérielle en vue d’enquêter sur des «usines clandestines» appartenant toujours au député Chafik. De son côté, la ministre El Haite aurait assuré devant le groupe parlementaire haraki qu’une commission ministérielle chargée de l'environnement mènera des inspections dans les unités du député.

Abdelhadi Chafik ne compte pas rester les bras croisés. Il riposte en déclarant à Al Akhbar: "celui qui me tire une balle, je lui lancerai un missile", affirmant qu’il ne se soumettra pas "pour gagner la bénédiction" de Laenser. A la question de savoir s’il possède des usines clandestines construites sur des terres agricoles dans la banlieue de Casablanca, le parlementaire Chafik a reconnu être propriétaire de plusieurs usines spécialisées dans l'agroalimentaire, la teinturerie et la menuiserie. Ces unités industrielles emploient un effectif de 7000 personnes. Il a de même révélé avoir transformé des étables en usines après avoir obtenu en 1999 une autorisation délivrée par la commune urbaine et les services de la wilaya de Casablanca. Le plan d'aménagement adopté en 2014 a considéré la région où sont installés ces usines comme zone industrielle, a-t-il rappelé, avançant que ses sociétés sont reconnues même à l’international.

Démentant catégoriquement les propos et déclarations de son confrère du parti haraki, El Haite déclare de son côté: "plutôt aller en prison que d’être partenaire de Chafik". Elle a, en outre, confirmé qu'elle dépêchera une commission ministérielle pour contrôler la pollution causée par ces unités industrielles. Affaire à suivre…

Par Samir Chennaoui
Le 01/05/2015 à 06h20