Hausse des salaires, droit de grève: comment le gouvernement entend relancer le dialogue social

Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences.

Le compte à rebours est lancé. Le projet de loi sur le droit de grève sera dévoilé dans les prochains jours. Le gouvernement réussira-t-il à convaincre les organisations syndicales et patronales pour aboutir à un consensus et donner un nouveau souffle au dialogue social?

Le 07/07/2023 à 14h14

Le gouvernement semble avoir mûri la réflexion sur le projet de loi organique encadrant le droit de grève. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Le projet sera dévoilé dans les prochains jours, a-t-il révélé lors de son passage à l’émission «Confidences de presse» sur 2M. Le sujet est sensible et conditionne la suite du processus du dialogue social. Le patronat, représenté par la CGEM, menace de ne pas appliquer la deuxième tranche de la hausse du Smig (5%) prévue en septembre prochain et incite le gouvernement à honorer son engagement en faisant voter la loi sur la grève. De leur côté, les syndicats refusent de jouer le jeu et exigent une hausse générale des salaires dans le public et le privé.

Certaines voix appellent le gouvernement à assumer sa responsabilité quitte à aller présenter son projet directement devant le parlement, en s’appuyant sur sa confortable majorité. «Nous devons respecter l’espace de dialogue social que nous voulons institutionnaliser», insiste de son côté Younes Sekkouri. Le gouvernement, dit-il, a mené les discussions avec chacun des syndicats qui ont partagé leurs vision et regard sur le sujet. «C’est un exercice pointu qui doit tenir compte des spécificités de certains métiers. Aujourd’hui, nous sommes parvenus à rédiger une première mouture», a affirmé Sekkouri. Le gouvernement Akhannouch réussira-t-il là où les anciens gouvernements ont échoué? Réussira-t-il à remporter l’adhésion des syndicats et du patronat? Seul l’avenir nous le dira.

Interrogé sur une éventuelle hausse des salaires, le ministre de l’Emploi affirme que la deuxième tranche de la hausse du Smig devrait avoir lieu à la prochaine rentrée. Mais rien n’est acquis, tient-il à préciser, même si cette mesure a été actée dans l’accord du 30 avril 2022. En effet, cette augmentation est conditionnée par la promulgation de la loi organique sur le droit de grève et l’amendement du Code du travail.

S’agissant du secteur public, une commission dédiée devrait se réunir pour identifier les pistes d’amélioration possible des salaires dans le cadre de la prochaine loi de finances 2024, a fait savoir Younes Sekkouri.

Par Wadie El Mouden
Le 07/07/2023 à 14h14