Istiqlal: l'heure est aux négociations

Hamdi Ould Errachid

Hamdi Ould Errachid . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Hamdi Ould Errachid ne conçoit pas de "troisième voie" pour l'avenir de l'Istiqlal. En revanche, il promet un congrès irréprochable et des élections crédibles et transparentes du secrétaire général et des autres instances du parti.

Le 27/08/2017 à 20h26

Il n’y aura point de "troisième voie" à l’Istiqlal, a encore précisé Hamdi Ould Errachid, samedi, à l'occasion de l’ouverture du congrès régional du parti à Guelmim, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 28 août.

Le dirigeant sahraoui a, en effet, tenu à faire comprendre au trio Benhamza, Bakkali et El Kihel, auteurs de cette idée de troisième alternative, que cela reviendrait à diviser le parti. «Votre place est parmi nous, mais pas de cette manière», a-t-il lancé aux trois anciens lieutenants de Hamid Chabat, tout en précisant que le débat sur la "troisième voie" devait être définitivement clos.

Après avoir longuement critiqué Hamid Chabat et rappelé ses «écarts de conduite», le dirigeant sahraoui, aujourd’hui presque seul maître à bord du parti, a promis un congrès irréprochable et des élections crédibles et transparentes du secrétaire général, du conseil national et des autres instances dirigeantes. Cela alors que les congrès régionaux se poursuivent. Les derniers des 82 congrès initialement programmés devraient, en effet, se tenir avant la fin de la première semaine du mois de septembre, rappelle le journal.

Pendant ce temps, c’est un nouveau prétendant à la direction du parti qui sort de l’ombre. Il s’agit de l’ancien ministre M’hammed El Khalifa, plutôt connu pour ses accointances avec le PJD. C’est d’ailleurs lors d’un meeting de la jeunesse du parti islamiste que le dirigeant istiqlalien, qui s’était tenu à l’écart depuis l’élection de Hamid Chabat en 2012, a choisi d’annoncer sa candidature. El Khalifa a profité de l’occasion pour faire part à son auditoire de son rêve de voir les partis de l’Istiqlal, de l’USFP et du PJD, former une alliance politique.

Le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui aborde le même sujet dans son édition du lundi 28 août, fait état de prises de contact entre les trois anciens proches collaborateurs de Chabat, qui ont fini par lui tourner le dos, et le clan qui soutient Nizar Baraka. Selon le journal, qui cite des sources proches de ce clan, Baraka aurait fait part de ses vives inquiétudes quant à l’éventualité de l’émergence d’une "troisième voie", telle qu'annoncée par le trio Benhamza, Bakkali et El Kihel. Ses représentants auraient donc engagé des contacts avec les trois dirigeants pour sonder leurs intentions et, surtout, évaluer leur disposition à présenter et soutenir un candidat.

Une première rencontre aurait eu lieu vendredi, affirme le journal, entre des membres pro-Baraka du comité exécutif d’un côté, et Abdellah Bakkali et Abdelkader El Kihel de l'autre pour, notamment, s’assurer le soutien des anciens proches collaborateurs de Chabat à la candidature de Nizar baraka. A en croire les sources du journal, Bakkali et El Kihel auraient finalement démenti l’existence d’un candidat au nom de la "troisième voie". Bien plus, ils se seraient même dits prêts à ouvrir des négociations quant à leur éventuel soutien à Baraka, sous certaines conditions. Ils se sont ainsi opposés à la domination d’un seul courant dans les instances du parti après le congrès et ont exigé des garanties pour qu’il n’y ait pas de règlement de comptes après. 

Par Amyne Asmlal
Le 27/08/2017 à 20h26