La députée PJDiste Amina Maelainine dans l’œil du cyclone

Amina Maelainine.

Amina Maelainine. . DR

Revue de presseKiosque360. Des photos, jugées compromettantes et qui lui sont attribuées, ont fait le tour des réseaux sociaux et de certains médias, indisposant son parti. Tout en soutenant qu’il ne s’agit pas de ses photos, elle entame des poursuites judiciaires contre ceux qui les diffusent.

Le 04/01/2019 à 21h29

La députée islamiste de Casablanca est au cœur d’une tempête politique. C’est le moins que l’on puisse dire, surtout après que des photos où elle semble avoir troqué son «habit réglementaire» contre une tenue plus décontractée, ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias. Concrètement, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du week-end des 5 et 6 janvier, on parle plus précisément de deux photos, l’une en tenue de plage et l’autre, à Paris, portant un jeans et un tee-shirt sans foulard.

Ces photos lui ont attiré de vives critiques, surtout de la part de ses adversaires politiques, qui l’accusent de pratiquer un double discours. L’écart étant en effet flagrant entre l’attitude pieuse et conservatrice qu’elle affiche et ses vraies convictions trahies par sa tenue vestimentaire à Paris, souligne le journal.

D’autres n’ont pas hésité à l’accuser de «passer de bon temps» à l’étranger aux frais du contribuable. Les plus modérés lui reprochent d’utiliser, à l’intérieur du pays, la tenue dite islamique (le hijab) à des fins politiques et pour s’attirer la sympathie et les voix des électeurs et de vivre une vie différente chaque fois qu’elle se trouve à l’étranger. Le genre de vie qu’on n’hésite pas à qualifier de «vie de débauche» dans le référentiel idéologique de son parti.

D’autres, note le journal, considèrent au contraire que la parlementaire PJDiste a tout à fait le droit de mener sa vie privée comme elle le souhaite. D’après ces derniers, si l’on veut demander des comptes à Maelainine, il faut le faire sur la base de ses engagements et de son action parlementaire et les responsabilités publiques qu’elle assume. Sa vie privée ne concerne personne d’autre qu’elle-même.

En réponse à cette polémique, la concernée a choisi la fuite en avant, prétendant que les photos en question sont trafiquées et défiant qui que ce soit d’apporter la «prétendue» photo sur laquelle elle apparaît en tenue de plage. Cela dit, la députée ne s’est pas contentée d’un démenti, elle a entrepris des démarches pour poursuivre en justice ceux qui publient ces photos. C’est ainsi, rapporte le journal, qu’elle vient de charger ses amis avocats de collecter tout ce qui est publié la concernant dans les médias dans le but, affirme-t-elle, de nuire à sa réputation et de la «démolir politiquement». 

Quant au PJD, il a décidé d’inscrire un point concernant cette affaire à l’ordre du jour de la future réunion de son secrétariat général. La parlementaire sera tenue de fournir des explications aux membres de l’organe exécutif de sa formation. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le PJD affronte ce genre de situation, note le journal, qui rappelle le cas, il y a quelques semaines, du dirigeant et ministre Mohamed Yatim, dont les photos tenant la main de sa fiancée et déambulant dans les rues de Paris ont eu le même effet. Dans les deux cas, conclut le journal, la direction et les cadres du PJD affirment, pour couvrir ce genre de comportement, que cela rentre dans le cadre d’une guerre politique menée contre le parti.

En réalité, précise le journal, citant les détracteurs du parti islamiste, cela n’a rien à voir avec la politique. Cela relève plutôt du refus du double discours et de l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques dans lesquels excellent les membres du PJD. Ils utilisent la religion et ses symboles pour atteindre leurs objectifs politiques et s’empressent de les mettre de côté dès qu’ils ont envie de vivre leur vie privée comme ils le désirent.

Par Amyne Asmlal
Le 04/01/2019 à 21h29