La Justice française renonce à poursuivre des médias marocains

Le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Le Tribunal de Grande Instance de Paris. . DR

Le procès pour diffamation intenté par l'ex-capitaine Mustapha Adib contre des médias marocains a été abandonné. Prescription oblige, l'affaire, qui remonte à 2014, est désormais caduque. Débouté, le concerné est allé pleurnicher sur les réseaux sociaux.

Le 11/09/2018 à 08h39

Prévue entre le 8 et 12 octobre, les audiences des représentants des médias marocains accusés de diffamation par l'ancien capitaine Mustapha Adib n'auront finalement pas lieu. Ainsi en a décidé le ministère public français qui a informé Aïda Traoré, vice-présidente chargée de l'instruction au Tribunal de grande instance de Paris (TGI), qui avait auparavant adressé une série de convocations à l'adresse de médias marocains, dont le360, qui en avait reçu quatre. Motif de l’irrecevabilité des plaintes de Mustapha Adib: il y a prescription. Et c'est l'intéressé lui-même qui l’affirme sur son compte Facebook, tout chargeant la magistrate Aïda Traoré qui n’aurait pas réactivé le dossier des plaintes tous les trois mois, à chaque fois que leur échéance était arrivée à terme. 

Adib affirme avoir été reçu, ce lundi, par la juge d'instruction qui l'a informé de l'abandon des charges suite à l'intervention du Procureur de la République. L'ex-capitaine a profité de cette occasion pour s'en prendre à…Aïda Traoré elle-même, qu'il a accusée d'avoir ralenti le processus de convocation et donc d'être à l'origine de l'annulation des charges. Autant dire que nul n'échappe aux invectives de Mustapha Adib.

Depuis son éclatement, cette affaire a suscité nombre de réactions. A commencer par les excuses formulées dès le lendemain des convocations par un haut responsable au sein du ministère français de la Justice qui avait reçu, le 4 septembre dernier à Paris, le magistrat de liaison marocain avec la France, avait appris le360 de sources sûres. Un responsable marocain avait également reçu, vendredi dernier, 7 septembre, au siège du Parquet général à Rabat, le magistrat de liaison français, qui a réitéré les excuses de son pays au Maroc suite à cette convocation.

On retiendra parmi les curiosités de cette affaire, où des médias édités et domiciliés au Maroc s'étaient retrouvés poursuivis par la Justice d'un autre pays, le fait que Habid El Malki, président de la Chambre des représentants, également directeur de publication des journaux «Al Ittihad Al Ichtiraki» et «Libération», avait également été convoqué par la juge d’instruction française.

Par Tarik Qattab
Le 11/09/2018 à 08h39