La récente sortie de Benkirane va-t-elle plomber le conseil de gouvernement de ce jeudi?

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . Le360 : DR

La récente sortie tonitruante d'Abdelilah Benkirane contre Aziz Akhannouch et le RNI risque d'assombrir le climat dans lequel se déroulera ce jeudi le Conseil du gouvernement sous la présidence de Saâd-Eddine El Othmani.

Le 08/02/2018 à 09h44

La majorité va-t-elle être impactée par les critiques acerbes prononcées le week-end dernier par Abdelilah Benkirane devant le Conseil national de la jeunesse du PJD à l’encontre d’Aziz Akhannouch et du RNI?

Cet incident, jugé grave par de nombreux observateurs, impactera-t-il le déroulement du conseil? Les ministres RNistes feront-ils comme si de rien n’était? 

Interrogé ce mercredi par Le360, le chef de l’Exécutif, Saâd-Eddine El Othmani, a assuré que la réunion gouvernementale «ne sera pas impactée» par la sortie fracassante de son prédécesseur à la tête du gouvernement et du parti de la Lampe. «Elle n’aura aucune incidence ni sur la réunion ni sur l'homogénéité de la coalition», a-t-il assuré.

Un conseil sans tracas

Une source proche de l'entourage du chef du gouvernement a affirmé à Le360 qu’El Othmani ne soufflera mot sur la sortie de Benkirane lors de son allocution d'introduction de la réunion gouvernementale de jeudi. «Le chef du gouvernement ignorera totalement cette affaire», a-t-elle affirmé.

Volonté de retour sur la scène politique

Pour rappel, lors du 6e congrès national de la jeunesse PJDiste, Abdelilah Benkirane a tiré à boulets rouges sur Abdelaziz Akhannouch, en affirmant que ce dernier «ne doit pas se mêler de la politique du fait qu'il est un homme d'affaires».

«Marier l'argent et le pouvoir sont un danger pour l'Etat», a-t-il affirmé avant d'enfoncer le clou: «Je ne sais pas qui est la voyante qui a prédit une victoire du RNI aux élections de 2021».

Commentant les propos de Benkirane, le politologue Omar Cherkaoui estime qu’ils sont d’une «grande agressivité». «Ils marquent une volonté de retour de Benkirane sur la scène politique à tout prix, quitte à user d'un langage populiste, voire déplacé».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 08/02/2018 à 09h44