Laftit traque les niches de «rente» au nom de l’INDH

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Revue de presseKiosque360. Les missions d’inspection envoyées pour auditer les projets financés par l’INDH ont rendu leur copie. Plusieurs infractions à caractère pénal ont été relevées. L’affaire vient d’être déférée devant le Paquet. Des poursuites judiciaires vont être lancées.

Le 07/09/2018 à 22h18

Certains responsables de la gestion de l’INDH, au niveau des coordinations locales, se trouvent dans une situation peu enviable. Et pour cause, les missions d’inspection que l’IGAT a envoyées dans différentes régions pour analyser la gestion des interventions de l’INDH viennent de rendre leurs rapports, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 8 et 9 septembre. Les rapports en question devraient être déférés devant le Parquet dans une seconde étape.  

C’est ainsi, précise Assabah, que des responsables des coordinations locales et provinciales de l’INDH, des élus et responsables locaux et des dirigeants associatifs soupçonnés d’avoir détourné les fonds de l’Initiative auront à s’expliquer devant la justice. En effet, les rapports des missions d’inspection de l’IGAT ont relevé des soupçons de pratiques délictuelles qui auraient entaché la gestion des actions de l’INDH au niveau de plusieurs régions.

Ainsi, souligne le journal, des projets présentés comme générateurs des revenus sont financés par l’INDH sans jamais voir le jour. D’autres ont bien vu le jour mais ont fini par servir des intérêts politiques et électoraux. Les dossiers relatifs à ces affaires ont tous été remis au Parquet et leurs auteurs risquent gros, précise le journal.

Dans les faits, les inspecteurs de l’IGAT se sont présentés devant les locaux de ces coordinations de l’INDH à l’improviste, relate le journal, et se sont aussitôt mis au travail, ne négligeant aucun document, comptable ou autre, ni PV de contrôle ou rapport de projet. Entre autres cas relevés, des projets à caractère transversal étalés sur plusieurs années et financés par l’Initiative qui étaient prévus à Casablanca mais qui n’ont jamais vu le jour.

Autres pratiques fréquentes relevées par les inspecteurs de l’IGAT, le fait de ne pas inscrire sur les rapports relatifs aux projets les données spécifiques et des caractéristiques techniques sur certains équipements et matériels dont l’achat a été financé par l’INDH aux bénéfices de certaines associations. Les équipements en question peuvent ainsi changer facilement de main et être présentés, à chaque contrôle, par une association différente. Des cas d’associations non éligibles, car se trouvant dans une zone non couverte par les actions de l’INDH, mais qui ont quand même pu recevoir des financements, ont également été découverts dans plusieurs grandes villes comme Casablanca, Rabat, Kénitra ou Marrakech.

Les inspecteurs de l’IGAT sont également tombés sur des cas de financements détournés au profit de projets de nature différente au projet de départ. Autre pratiques mises à nu, des falsifications d’états d’avancement des projets afin que leurs porteurs puissent obtenir avant terme les tranches de financement.

Par ailleurs, les inspecteurs de l’IGAT ont également passé en revue les réclamations et plaintes adressées au ministère de l’Intérieur dans lesquelles certaines associations recalées dénoncent le favoritisme, le caractère électoraliste de certains projets et des commissions exigées par certains responsables pour donner leur feu vert aux dossiers de demande de financement.

Par Amyne Asmlal
Le 07/09/2018 à 22h18