L'armée algérienne joue de ses "muscles" à la frontière avec le Maroc

Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, veut se positionner en perspective des élections présidentielles de 2019. Pour ce faire, il joue à fond la carte de "l'ennemi extérieur"!

Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, veut se positionner en perspective des élections présidentielles de 2019. Pour ce faire, il joue à fond la carte de l'ennemi extérieur! . dr

Le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Gaïd Salah, s'est à nouveau rendu au sud de Tindouf, pour superviser l'exécution de nouvelles manoeuvres militaires, "ayant pour objet l'offensive en mouvement", annonce un communiqué du ministère algérien de la Défense.

Le 13/11/2016 à 11h51

C'est le deuxième exercice de tirs réels effectué en une seule année par l'armée algérienne, sous la supervision personnelle du chef d'état-major de l'ANP, le général Gaïd Salah, au niveau de la zone frontalière du Maroc, Tindouf-sud, nommée "troisième zone militaire". En effet, après avoir supervisé des manoeuvres à tirs réels fin mai dernier dans cette zone sensible, Gaïd Salah, accompagné du général-major Saïd Chengriha, commandant de la 3e région militaire, supervise, comme l'indique le site pro-gouvernemental "Algérie1", pour la quatrième journée "un exercice militaire tactique en inspectant quelques unités du secteur opérationnel Sud Tindouf".

"L'exécution de cet exercice tactique à tirs réels a pour objectif l'offensive en mouvement, effectuée par des unités des forces terrestres", indique le ministère algérien de la Défense.

La reprise de ces manoeuvres algériennes à quelques encablures de la frontière est du Maroc a tout l'air d'une provocation, surtout après les scandaleuses déclarations hostiles débitées en mars dernier par le commandant de la "troisième région militaire", le général-major Saïd Chengriha. Pour rappel, lors d'une rencontre organisée du 14 au 16 mars dernier, sous le thème "Persistance, défi", ce général de sinistre nom avait qualifié explicitement le Maroc d'"ennemi des Sahraouis et de l'Algérie". 

Chengriha, qui s'exprimait devant un paterre de généraux, avait encore dérapé en qualifiant le Sahara marocain de "territoire injustement spolié par le tyrannique occupant marocain" !

Cette sortie scandaleuse n'a pas inquiété l'état-major de l'armée algérienne, placé sous la baguette de Gaïd Salah, qui avait supervisé une opération d'égorgement de soldats marocains en 1976 à Tindouf!

Il semble que Gaïd Salah veuille jouer à fond la carte de "l'ennemi extérieur" chère aux haut galonnés algériens pour se positionner en perspective des élections présidentielles de 2019. Mais il est peu sûr que la théorie du "complot" lui sera d'une quelconque utilité, le peuple algérien n'en est en tout cas pas dupe. Il sait pertinemment que son ennemi réel est cettte même dictature militaire qui l'a mené au bord de la faillite.

Par Ziad Alami
Le 13/11/2016 à 11h51