Le futur roi d'Espagne a une connaissance profonde du Maroc

Le prince Felipe et son prère Juan Carlos, une forte complicité.

Le prince Felipe et son prère Juan Carlos, une forte complicité. . DR

Les diplomates et les hommes politiques interrogés à Rabat au sujet de la future intronisation du prince Felipe, après l'abdication de son père le roi Juan Carlos, mettent l'accent sur la nécessité de consolider les relations entre le Maroc et l'Espagne.

Le 03/06/2014 à 12h43

Le prince Felipe, qui accèdera au trône espagnol après l'abdication de son père Juan Carlos, est un roi "noble et préparé". Et c'est dans ce sens qu'il connait bien le Maroc sur le plan politique, économique et social. Il entretient des relations cordiales avec le roi Mohammed VI, selon plusieurs diplomates et politiciens interrogés, mardi, par Le360. "Le futur roi espagnol est discret mais il connait bien le Maroc contrairement au reste du monde arabe qui était en quelque sorte une chasse gardée de son père. Le roi Felipe s'est beaucoup investi en Amérique latine", selon un spécialiste des relations maroco-espagnoles. Ce dernier a rappelé la visite du futur roi d'Espagne en 2012 à Casablanca où il avait participé à un forum économique.

A Madrid, on indique que le prince Felipe est "discret". "Il n'a jamais donné d'interview", selon la presse madrilène. Les relations entre les deux pays évoluent positivement. Les dossiers épineux, tels l'immigration, la sécurité, le bon voisinage, la question des présides occupés de Sebta et Melillas, sont gérés par le gouvernement espagnol. L'Exécutif espagnol soutient en outre le plan d'autonomie pour le Sahara marocain, souligne-t-on. A rappeler que l'Espagne est le deuxième partenaire économique du Maroc, après la France. Un autre politologue souligne que les deux monarchies sont liées par "des relations privilégiées qui s'inscrivent dans la continuité". Ce dernier a rappelé la visite officielle qu'avait effectuée le roi Juan Carlos au Maroc l'été dernier. Un diplomate espagnol a rappelé sous couvert d'anonymat que "la monarchie espagnole a été confrontée dernièrement des turbulences. La fille et le gendre du roi ont connu des difficultés". La grave crise économique a plombé l'Espagne où le chômage affecte les jeunes de 18 à 25 ans. Ces jeunes, pour leur plupart, ont chômé trois ans d'affilé, déplore ce diplomate.Entretenir les relations privilégiéesLarbi Messari, journaliste, écrivain et grand spécialiste des relations maroco-espagnoles rappelle, lui aussi, les relations privilégiées qui ont toujours existé entre le roi Juan Carlos et le roi du Maroc. Messari note également que le roi en Espagne "a un pouvoir symbolique". "C'est le gouvernement qui dirige", souligne Messari, précisant que les deux pays sont devenus maintenant plus réalistes quant à leurs relations politiques et économiques. "La classe politique espagnole connait mieux le Maroc et elle ne cherche plus à provoquer des problèmes avec le Maroc".

Pour sa part, le journaliste espagnol David Alvarado, directeur du site d'information "Red Marruecos", souligne que "les relations entre le roi Felipe et le roi Mohammed VI sont "cordiales" et "appelées à se renforcer pour se hisser au niveau de celles qu'avait son père avec Feu Hassan II et le roi Mohammed VI. "Felipe a des liens étroits avec l'Amérique du sud et les Etats-Unis où il avait fait ses études supérieures. Il a aussi développé des relations avec l'Europe. Il va devoir consolider ses liens avec les pays arabes, dont le Maroc", selon David Alvarado. A rappeler que le roi Mohammed VI a eu, lundi, un entretien téléphonique avec le roi Juan Carlos 1er et le futur roi Felipe VI. Le souverain a rendu un fervent hommage à Juan Carlos et présenté ses félicitations et ses voeux de succès au nouveau roi d'Espagne.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/06/2014 à 12h43