Le MUR se dresse contre l’enseignement du français au primaire

Mohamed Hassad, ministre de l'Education nationale.

Mohamed Hassad, ministre de l'Education nationale. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Mouvement unicité et réforme (MUR) est contre la réforme de l’enseignement au Maroc. Il vient à nouveau d’afficher son opposition ouverte à l’introduction de l’apprentissage de la langue française dès la première année du primaire.

Le 01/07/2017 à 06h50

Le MUR, bras idéologique du Parti de la justice et du développement (PJD), est un mouvement qui professe, à l’instar de bon nombre d’autres officines islamistes, que religiosité et arabité sont indissociables car, selon eux, qui dit islam, dit arabe. Et vice versa. Pourtant, dans le plus grand pays musulman au monde, l’Indonésie et ses deux cent millions de fidèles, on ne parle pas un traître mot de la langue de Sibawayh, ce Perse qui a donné à la grammaire arabe ses titres de noblesse. N’empêche. Le MUR considère toujours que la politique d’arabisation, malgré son échec lamentable et les préjudices causés au pays, doit rester de mise au Maroc.

Dans son édition de ce week-end des 1er et 2 juillet, Al Ahdath Al Magribia, rapporte que le MUR vient de réaffirmer que toute politique d’enseignement des langues au Maroc doit veiller à la primauté de la langue arabe. Mieux, cette langue «constitutionnelle» doit être renforcée davantage dans tout le système éducatif marocain, ainsi qu’au sein de la société et de l’administration car, avec «l’amazigh, elle constitue l’une des deux langues officielles du pays».

C’est par la voix de son patron, Abderrahim Chihi, que le MUR a réagi à la nouvelle décision de Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, en vertu de laquelle le français fera son entrée au programme de la première année du primaire dès la prochaine année scolaire.

Comme on pouvait s’y attendre, le quotidien ajoute que le MUR a reçu le soutien en ce sens de la Coalition nationale pour la langue arabe. Fouad Bouali, président de cette coalition prompte à voir les mains du «lobby francophone» partout, a ainsi considéré la décision de Hassad comme unilatérale, voire un «putsch constitutionnel».

Il faut rappeler que pour encourager les filières scientifiques dans le système éducatif, l’introduction du français dans l’enseignement primaire est déjà effective depuis un certain temps. La seule nouveauté, c’est qu’au lieu de commencer l’apprentissage du français à partir de la 2e année du primaire, il a été décidé que ce sera dès la 1re année du primaire à partir de la prochaine rentrée scolaire.

Par Mohammed Ould Boah
Le 01/07/2017 à 06h50