Le patrimoine immatériel, nouveau champ de bataille entre Rabat et Alger

L’Algérie a ouvert le feu dans tous les sens pour atteindre le Maroc, déplore le journal Assabah qui affirme, dans son édition du mardi 21 février, qu’après sa défaite diplomatique contre le Maroc qui a intégré l’Union africaine (UA) malgré ses manoeuvres, l’Algérie se lance à présent dans une guerre culturelle. Une large campagne d’attaque contre le Maroc a été orchestrée par des Algériens, accusant le Maroc de voler le patrimoine immatériel de l’Algérie comme le raï, le couscous et les designs de caftans. 

Cette campagne a été relayée par le ministre algérien de la Culture lui-même. Dans sa dernière sortie médiatique, Azzeddine Mayhoubi a accusé le Maroc, quelque temps après son retour au sein de l’UA, de «voler le patrimoine immatériel de l’Algérie». Ces déclarations ont été reprises par plusieurs médias algériens. Dans une conférence de presse tenue à Alger, Mayhoubi a attaqué indirectement le Maroc, précisant que son pays ne faisait que défendre son patrimoine et qu’il avait eu recours, pour ce faire, à l’UNESCO, appelé à classer certains aspects de la culture magrébine comme patrimoine culturel algérien.

Le ministre a évoqué six dossiers sur lesquels l’Algérie espère avoir un retour de la part de l’UNESCO, le dossier le plus important étant celui concernant l’art du raï. Assabah, citant des médias algériens, explique que le ministre a colporté plusieurs fausses informations. Mayhoubi n’a pas pris en compte le fait que le ministre marocain de la Culture avait réfuté avoir demandé de classer le raï comme élément du patrimoine marocain. Cette information, confirmée par l’UNESCO, affirme que seuls les gouvernements ont la possibilité de formuler de telles demandes.