Le PJD veut la tête de Rachid Talbi Alami

khalil Essalak

Revue de presseKiosque360. La dernière sortie du RNiste Rachid Talbi Alami contre le parti de la Lampe et la réplique du numéro 2 du PJD, Souleimane El Amrani, poussent à croire que la coalition gouvernementale est plus que jamais ébranlée. A la veille de la rentrée, cette coalition frôle l’effritement.

Le 24/09/2018 à 19h28

Rien ne va plus entre le parti de la Justice et du développement (PJD) et le Rassemblement national des indépendants (RNI). En effet, le bras de fer entre les deux partis qui, de surcroît, constituent les principales composantes de la majorité gouvernementale, risque de faire sauter le gouvernement à la veille de cette rentrée politique et parlementaire.

Le tir de la Colombe, à partir de la tribune de la deuxième université de sa jeunesse à Marrakech, a bien touché sa cible, la Lampe, provoquant un véritable séisme qui risque d'ébranler toute la coalition gouvernementale, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 25 septembre.

Le quotidien, rappelant les propos de Rachid Talbi Alami qui a accusé le PJD d’avoir entrepris, «depuis 2010, un projet politique visant à nuire aux responsables et à remettre en question toutes les composantes du pays», affirme que cette sortie du leader du RNI, de surcroît ministre dans le gouvernement conduit par le PJD, a provoqué la colère de la direction de la Lampe. Dans une réaction sur sa page Facebook, rapporte le quotidien, le secrétaire général adjoint du PJD, Souleimane El Amrani, a ainsi exprimé son indignation, faisant remarquer que les propos de Rachid Talbi Alami ont dépassé «les limites de la critique». Le numéro 2 du PJD y voit une attaque directe contre le PJD, sa politique, ses principes et ses fondements. Et de rappeler clairement au leader du RNI que ses déclarations violent de manière flagrante la charte de la majorité, dont son parti est pourtant signataire. Dans cette charte, a rappelé le numéro 2 du PJD, les partis de la coalition gouvernementale se sont engagés à «ne pas porter atteinte aux partis qui composent la majorité, sans que cela n’interdise le droit à la critique constructive».Le PJD, par la voix de son secrétaire général adjoint, demande ainsi au RNI des éclaircissements à propos des déclarations de Rachid Talbi Alami. «Est-ce un avis personnel ou une position du RNI», s’interroge El Amrani.

Cette affaire a également été abordée par le quotidien Al Akhbar, dans son édition du même jour. A ce propos, le quotidien affirme qu’une nouvelle crise plane désormais sur la majorité gouvernementale, le PJD ayant réagi en appelant «le RNI à quitter le gouvernement». La balle est ainsi de nouveau dans le camp de la Colombe. Mais, quoi qu'il en soit, l’affaire mettra à rude épreuve la cohésion de la majorité et son unité, d'autant que les deux partis en sont les principaux piliers.

Par Mohamed Younsi
Le 24/09/2018 à 19h28