Les partis majoritaires s’accordent sur le plafonnement des prix du carburant

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Revue de presseKiosque360. Pendant que le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, présentait sa démission, les chefs des partis de la majorité tenaient une réunion, le 6 juin. Un conclave au cours duquel ils ont tranché sur le plafonnement des prix des carburants.

Le 08/06/2018 à 00h29

Les chefs des partis de la majorité gouvernementale ont tenu une réunion, le mercredi 6 juin, au domicile de Saad-Eddine El Othmani, au cours de laquelle ils ont tranché sur le projet de plafonnement des prix du carburant. Etaient présent aux côtés du secrétaire général du PJD, Aziz Akhannouch (RNI), Nabil Benabdellah (PPS), Mohand Laenser (MP), Mohamed Sajid (UC) et Driss Lachgar (USFP). Ce dernier a refusé de révéler les décisions prises par ses pairs et s’est contenté de déclarer: «C’est une réunion ordinaire qui a été consacrée à l’étude des décisions prises lors du dernier conclave de la majorité».

Selon Al Akhbar du vendredi 8 juin, qui interrogeait Driss Lachgar à l’issue de cette réunion, le leader de l’USFP est demeuré réticent, voire très prudent sur ce sujet en affirmant: «La conjoncture est difficile et je ne peux pas divulguer ce que les chefs des partis ont décidé».Lors de la dernière réunion de la majorité gouvernementale, plusieurs sujets d’actualité ont été évoqués, dont notamment la campagne du boycott de certains produits. Les chefs des partis concernés se sont mis d’accord sur la nécessité de veiller à l’union de la majorité gouvernementale, de donner un nouveau souffle au dialogue social et de commencer à tracer les grandes lignes du nouveau modèle de développement auquel a appelé le roi Mohammed VI.

Mais une source de la majorité nous a révélé que lors de la réunion du 6 juin, la décision de plafonner les prix de l’essence et du gazole a été prise et sera soumise au conseil du gouvernement incessamment. Le projet pourrait être testé pendant six mois avant l’introduction d’amendements aux lois qui régissent ce secteur. La majorité a opté pour le modèle belge, qui permet au gouvernement de plafonner les prix des carburants tout en laissant aux sociétés de distribution la liberté de fixer leurs prix, sans toutefois dépasser le plafond précité, lequel sera révisé deux fois par mois. Ce faisant, Saad-Eddine Othmani devra trancher sur ce projet auquel ont adhéré les chefs des partis de la majorité, en accord avec les sociétés de distribution de carburant.

Rappelons que le ministre démissionnaire, Lahcen Daoudi, avait tenu deux réunions consacrées à ce sujet, respectivement avec l’association des sociétés de distribution des carburants et avec la fédération des stations d’essence. Les dirigeants de cette dernière ont refusé de revenir au système de fixation des prix des carburants en vigueur depuis 1997. Ils affirment que leur marge bénéficiaire a été gelée depuis et réclament une nouvelle fixation de leur bénéfice. Sinon, ajoutent-ils, la plupart des propriétaires de stations d’essence seront acculés à déclarer faillite. Dans le cas où leurs revendications ne seraient pas prises en compte avant le plafonnement des prix, ils menacent d’user de toutes sortes de protestations pour réaliser leurs desseins.

Par Hassan Benadad
Le 08/06/2018 à 00h29