Lutte anti-terroriste: Le Maroc affûte ses armes

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Revue de presseKiosque360. L’Institut d’économie et de sécurité américain a évalué dans un rapport récent le coût financier de la violence et des dangers qui menacent les différents pays du monde et les moyens mobilisés pour les combattre.

Le 24/11/2014 à 00h06

L’Institut d’économie et de sécurité américain a évalué dans un rapport récent, le coût financier de la violence et des dangers qui menacent les différents pays du monde et les moyens mobilisés pour les combattre.

Un pays averti en vaut deux. Depuis les attentats de 2003 et l’avortement de centaines d’attentats et la montée de l’insécurité, le Royaume ne lésine plus sur les moyens. Akhbar Al Yaoum révèle sur sa Une que le Maroc consacre 4,7% de son PIB à cet effet, soit près de 8 milliards de dollars américains. Le rapport souligne que ce budget correspond à une dépense de 260 dollars par habitant. Et ce, au moment où le Maroc régresse dans le classement mondial de l’indice de sécurité. Le Royaume est passé de la 54ème place à la 63ème sur un total de 162 pays entre 2008 et 2013.

8 milliards de dollars pour s’armer

Le Maroc se place à la 74ème place en ce qui concerne la part du PIB consacrée à la lutte contre la violence dans toutes ses incarnations (internes, externes, crime organisé, menaces terroristes…). La nature conflictuelle des rapports entre le Maroc et l’Algérie et le conflit avec la pseudo-RASD, établie en Algérie ont été parmi les catalyseurs de la hausse des dépenses liées à la violence. L’Algérie, qui achète à tour de bras des armes, figure en bas du classement précité à la 114ème place, alors qu’elle dépense 18 milliards de dollars pour s’armer, soit 6,5% de son PIB. Ne disposant pas d’une manne pétrolière comme son voisin turbulent, le Maroc a compensé cela en créant une armée professionnelle, la seule de la région du Maghreb, selon un rapport du Sénat français.

Quatre grands fournisseurs

Al Massae révèle sur sa Une que le Maroc acquiert ses armes auprès de quatre grandes puissances que sont par ordre d’importance les Etats-Unis, la France, la Russie et la Grande-Bretagne. Selon un rapport sur les fournisseurs d’armes et leurs clients, élaboré par Amnesty, une ONG internationale, le Maroc adopte une politique d’achats diversifiée pour faire jouer la concurrence et optimiser ses achats. Au cours des dernières années, le Maroc a conclu plusieurs contrats d’achat avec la Russie, qui cherche à augmenter la sphère de son influence au Maghreb. Les premiers fournisseurs du Maroc demeurent néanmoins, les Etats-Unis et la France. Le Royaume est le troisième client de l’industrie de l’armement française avec plus d’un milliard d’euros.

Face à la montée des extrémismes de toutes sortes, dont le plus dangereux reste celui des Takfiristes, et à la relation conflictuelle avec l’Algérie, le Maroc essaie d’opter pour une démarche qualitative qui fasse de son armée l’une des plus aguerries et l’une des plus actives (missions de maintien de l’ordre, missions de paix, aides humanitaires …). Un choix qui compense le manque de fonds pour suivre une Algérie hégémoniste et belliqueuse.

Par Amine Haddadi
Le 24/11/2014 à 00h06