Maroc – France: ACAT joue sa dernière carte

La ministre française de la Justice, Christine Taubira, et son homologue marocain, Mustapha Ramid, lors de la signature du nouvel accord d'entraide judiciaire, le 31 janvier à Paris. 

La ministre française de la Justice, Christine Taubira, et son homologue marocain, Mustapha Ramid, lors de la signature du nouvel accord d'entraide judiciaire, le 31 janvier à Paris.  . dr

Ignorée par le gouvernement français qui tient à un retour à la normale des relations avec Rabat, la plus hostile ONG de l’Hexagone à l’égard du Maroc en appelle aux citoyens pour faire pression sur leurs élus pour rejeter la nouvelle Convention d’entente judiciaire entre les deux pays.

Le 01/05/2015 à 22h34

Décidément la fameuse Association chrétienne pour l'abolition de la torture (ACAT) ne sait plus à quel saint se vouer. Après avoir entraîné dans son sillage Amnesty France et Human Right Watch lors de la visite de Manuel Valls, début avril, pour l’inciter à renoncer au nouveau projet d’accord de coopération judiciaire avec le Maroc, la voilà qu’elle s’adresse aux Français pour les pousser à adresser des lettres à leurs élus afin de rejeter cet accord qui sera prochainement soumis au Parlement de la République.

En comparaison avec la missive envoyée en marge de la visite du Premier ministre français, la littérature d’ACAT change quelque peu, pour ne pas dire monte d’un cran en matière de provocation. La nouvelle Convention d’entente judiciaire entre le Maroc et la France n’est plus uniquement «extrêmement problématique». Là cet accord devient carrément «extrêmement lourd de conséquences pour les victimes de torture au Maroc».

Ainsi ACAT veut toujours se donner l’image d’une ONG soucieuse du respect des droits de l’homme alors qu’en réalité elle tente comme elle peut de conserver un minimum de crédibilité. Quasiment tous les décideurs français, comme l’opinion publique avertie de l’Hexagone, ont compris que les cas défendus par cette obscure association ne sont que des affabulateurs qui servent des agendas dictés par des personnes qui veulent maintenir une brouille diplomatique entre le Maroc et la France. Faut-il rappeler que Zakaria Moumni, Ennaama Asfari et Adil Lemtalsi sont des repris de justice impliqués pour certains d'entre eux dans des crimes de sang?

Dans son «appel à harcèlement» des élus français accompagné d’un lien vers la liste des membres de l’Assemblée Nationale, ACAT n’omet pas de rappeler la prochaine décoration de la légion d’honneur d’Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Elle qui a voulu par tous les moyens salir la réputation de ce haut responsable sécuritaire marocain enrage encore que les autorités françaises aient admis leur impair et reconnaissent la compétence en matière de lutte contre le terrorisme des services de contre espionnage marocains, que Hammouchi dirige. A en croire que cela tourne à l’acharnement…

Last but not least, quand ACAT s’aventure à expliquer aux citoyens français «pourquoi l’accord judiciaire France – Maroc est inacceptable», elle se garde de préciser qu’elle a maille à partir avec la justice marocaine devant laquelle ses représentants refusent de comparaître. Et surtout que l’amendement apporté à l’accord de coopération judiciaire entre Paris et Rabat ne fait que rétablir le royaume dans sa souveraineté et corriger une convention inéquitable, indigne de pays qui se veulent partenaires. Mais cela, élus comme décideurs français l’ont compris depuis belle lurette et ce ne sont pas les gesticulations d’ACAT qui risquent de les convaincre du contraire…

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 01/05/2015 à 22h34