Modèle de développement: les partis de la majorité ont soumis individuellement leur copie au Palais

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Revue de presseKiosque360. Tout en rejetant la vision du modèle, élaborée par les services de la Primature, qu’El Othmani souhaitait soumettre au Palais au nom du gouvernement, les membres de la majorité ont agi chacun pour soi. Ils ont ainsi mis le chef du gouvernement dans l’embarras.

Le 15/02/2019 à 20h18

Encore un signe, s’il en faut un autre, de la dislocation de la majorité. Faute d’un accord sur une même version, les partis de la majorité ont fini par soumettre au cabinet royal, chacun en son nom, un mémorandum sur le nouveau modèle de développement. D’après le quotidien Al Massae, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 16 et 17 février, plusieurs partis politiques, y compris certains membres de la coalition gouvernementale, ont en effet soumis au Palais leurs visions quant au nouveau modèle de développement. Et cela, depuis plusieurs semaines déjà.

Citant des sources bien informées, le quotidien assure par ailleurs, que certains de ces partis n’ont même pas attendu d’arriver à un accord sur une version concertée au sein du gouvernement sur la question. Ils se sont, au contraire, empressés de remettre leur copie au cabinet royal. Le journal rappelle en ce sens qu’une crise a éclaté au sein de la majorité lorsque le chef du gouvernement a proposé de soumettre au Palais un mémorandum, préparé au préalable par ses services, au nom du gouvernement. Initiative rejetée par l’USFP, le MP, le RNI et l’UC qui se sont opposés à la procédure suivie pour l’élaboration de ce texte.

Donc, au lieu d’attendre un éventuel, et surtout hypothétique, accord sur une même version du texte, les partis de la majorité ont décidé de répondre chacun de son côté, et en catimini, à l’appel royal. Et ils l’ont fait sans concertation les uns avec les autres, sans doute en réaction à l’initiative d’El Othmani de présenter un mémorandum au nom du gouvernement et non au nom des partis de la majorité, insiste le journal. 

Cela dit, et pour remuer le couteau dans la plaie, le quotidien assure que certains ministres, dont les partis ont rejeté la mouture d’El Othmani, y ont pourtant contribué en lui soumettant la vision de leurs propres départements. Néanmoins, il faut reconnaître que la réaction des quatre formations de la majorité et le refus de certains ministres de cautionner le texte élaboré par les conseillers de la Primature à eu pour effet de retarder la remise de la vision du gouvernement sur le nouveau modèle de développement au cabinet royal. Ce qui a d’ailleurs mis le chef du gouvernement dans l’embarras puisqu’il a largement dépassé les délais fixés par le roi. 

Notons que lors du discours d’ouverture du Parlement, le 13 octobre 2017, le roi avait émis le constat que le modèle de développement actuel a montré ses limites. Il n’est, en effet, plus capable de faire face aux besoins des citoyens, il crée trop d’inégalités et n’intègre pas les jeunes qui souffrent d’une formation insuffisante ou inadaptée et de chômage. Aussi, le souverain a-t-il invité le gouvernement, le Parlement et les différentes institutions et instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à lui soumettre leurs propositions. Lesquelles seront prises comme base de départ pour l’élaboration, par une commission ad hoc, d’un nouveau modèle de développement. 

Par Amyne Asmlal
Le 15/02/2019 à 20h18