Moscou. Le MAE algérien reconnaît la marocanité du Sahara!

Le MAECI, Nasser Bourita, accueilli le 21 janvier 2018 à Alger, par son homologue algérien, Abdelkader Messahel.

Le MAECI, Nasser Bourita, accueilli le 21 janvier 2018 à Alger, par son homologue algérien, Abdelkader Messahel. . DR

Interrogé par des journalistes sur le conflit du Sahara, à l’issue de la conférence de presse qu’il a co-animée hier avec le MAE russe Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, a reconnu qu’"il faut un dialogue interne entre les enfants du même pays"! Décryptage.

Le 20/02/2018 à 12h44

L’issue du conflit du Sahara passe par "un dialogue interne entre les enfants du même pays". Le propos est d’Abdelkader Messahel. Interrogé par des journalistes sur la manière dont pourrait être réglé le dossier saharien, à l’issue de la conférence qu’il a co-animée avec son homologue russe Serguei Lavrov, hier lundi 19 février à Moscou, le ministre algérien des Affaires étrangères a reconnu qu’"il faut un dialogue interne entre les enfants du même pays"!

Dans la vidéo, parvenue à le360 depuis Moscou, le MAE algérien parle bel et bien d’un "même pays", c’est-à-dire le Maroc, reconnaissant ainsi de facto que les Sahraouis dévoyés du côté de Tindouf sont Marocains.

Relevée dans la bouche du chef de la diplomatie algérienne, faisant de l’hostilité à l’intégrité territoriale du royaume le principal sujet de sa politique extérieure, cette déclaration a en effet de quoi surprendre. Autant que la dépêche dont s’est fendue hier l’agence de presse algérienne, APS, dans laquelle elle a attribué au MAE russe, Serguei Lavrov, une allégation selon laquelle il aurait appelé à des "négociations directes" entre le Maroc et le Front Polisario. M. Lavrov, comme l’a clarifié à le360 une source diplomatique, a appelé (plutôt) au "respect de l’accord de cessez-le-feu" signé par les parties au conflit le 6 novembre 1991, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies.

Est-ce le fruit d’une coïncidence? Le MAE algérien a-t-il fait un lapsus? Une chose est sûre: voilà un mois qu’Alger rêve tout haut de "négociations directes" entre le Maroc et le Polisario. Au départ, Alger a annoncé, via ses médias officiels, des "négociations" à Berlin, sous l’égide du nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler. Se rendant compte qu’il n’y a finalement pas eu de "négociations" dans la capitale allemande, elle a organisé par la suite des "fuites", via ses médias, faisant croire à un déplacement de l’émissaire de l’ONU lui-même à Rabat. Le tout culmine par l’attribution par Alger, via l’APS, hier lundi, de propos fictifs au MAE russe, Sergei Lavrov, en lui faisant dire ce qu’il n’a pas dit.

Que s'est-il alors passé pour qu’Alger insiste à ce point sur des "négociations directes" entre le Maroc et le Polisario. Ou, pour reprendre le propos de Messahel, "un dialogue interne entre les enfants du même pays".

On aimerait bien croire sur parole monsieur Messahel, qui a également fait part de "convergence de vue" entre Alger et Moscou concernant "le respect de la souveraineté nationale des pays". Si les politiques algériens sont en leur for intérieur convaincus de la marocanité du Sahara, il n’en demeure pas que leurs agissements démontrent le contraire. Il y a dans l’establishment militaire algérien une aile influente résolument hostile au Maroc, particulièrement sur le dossier de son intégrité territoriale. L’issue de ce conflit dépend justement de ces hauts galonnés algériens. Elle aura lieu quand ces derniers cesseront de se mêler de politique.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 20/02/2018 à 12h44